VaudEscroquerie au chômage: un suspect au lourd CV
L'un des complices de deux syndicalistes d'Unia accusés d'avoir abusé de l'assurance chômage a un long passé judiciaire.
Treize condamnations entre 2010 et 2016: F. l'un des entrepreneurs arrêté sous un faux nom dans un hôtel de Crissier le 6 mai n'est pas un enfant de chœur. Ce trentenaire originaire des Balkans est l'un des rouages essentiels de la vaste arnaque à l'assurance chômage vaudoise montée par deux syndicalistes d'Unia Vaud et Berne (lire encadré).
Puni cinq fois pour l'emploi de compatriotes sans autorisation, il a aussi été sanctionné pour une kyrielle de violations graves à la circulation ou conduite sans permis. L'homme était aussi détenteur de pistolets et d'un fusil d'assaut factices. Il fait encore l'objet de sept enquêtes pour abus de confiance, violation de domicile et escroquerie.
Le filou a géré ou été proche d'une trentaine de sociétés sur Vaud et Fribourg. Huit ont été radiées, dix-sept ont été mises en liquidation. L'enquête en cours a démontré que de nombreuses raisons sociales ont été sciemment mises en faillite avec un seul objectif: obtenir des indemnités de chômage pour de prétendus salariés.
F. a en grande partie contesté les accusations. Il admet juste avoir touché 7000 fr. à chaque fois dans deux cas. Les investigations lui reprochent des montants bien plus importants qu'il sera difficile de récupérer. S'il a obtenu, mi-août, qu'il ne soit plus en détention préventive, il reste emprisonné puisqu'il purge deux peines de près de 2 ans et demi ferme infligées par le passé.
Millions détournés
Millions détournés
Une fraude à l'assurance chômage a été découverte dans le canton de Vaud ce printemps. Une douzaine de patrons du milieu de la construction et deux syndicalistes d'Unia, aujourd'hui licenciés, sont suspectés d'une escroquerie estimée à plus de 3 millions de francs. Les dirigeants auraient mis en faillite leurs sociétés pour toucher les indemnités d'employés inexistants. Les faits se sont déroulés entre 2013 et 2016.