Faute de moyens, ils renoncent aux soins

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Suisse romandeFaute de moyens, ils renoncent aux soins

Les difficultés financières croissantes de la population ont des incidences directes sur l'accès aux soins. Selon le Centre social protestant, le système de santé suisse incite au renoncement.

Le Centre social protestant a lancé mardi une campagne d'affichage et un appel aux dons afin de pouvoir répondre aux sollicitations croissantes de personnes en difficultés financières, sans distinction d'origine ni de confession.

Le Centre social protestant a lancé mardi une campagne d'affichage et un appel aux dons afin de pouvoir répondre aux sollicitations croissantes de personnes en difficultés financières, sans distinction d'origine ni de confession.

csp

Le Centre social protestant (CSP) a dressé, mardi, le tableau d'une Suisse de paradoxes. D'une part, le pays est un des plus prospères au monde et de l'autre, la population renonce de plus en plus à se faire soigner à cause de problèmes financiers. Entre 2015 et 2016, trois ménages sur cinq avaient des dettes d'assurance maladie et un sur trois auprès des prestataires de soins.

Chiffres de l'Observatoire suisse de la santé à l'appui, le CSP tire la sonnette d'alarme. En 2010, des raisons financières avaient poussé 10,3% de la population à s'abstenir de consulter. En 2016, la proportion était de 22,5%.

Franchise haute, prime basse: un piège

Sociologue au CSP, Caroline Regamey a mis en évidence le cercle vicieux entre l'endettement, voire le surendettement, et le renoncement aux soins. «Le système de santé exerce une telle pression sur les ménages à faible revenu qu'il en est arrivé aujourd'hui à reproduire les inégalités sociales», a-t-elle déploré. Isabelle Baume, assistante sociale au CSP à Neuchâtel, a relevé plusieurs cas où des personnes à revenus modestes optent pour une haute franchise afin de payer des primes mensuelles plus basses. L'effet pervers d'un tel choix est qu'en cas de pépins de santé, l'assuré se retrouve financièrement démuni. «Toute personne, quel que soit son budget, devrait pouvoir recourir aux prestations médicales nécessaires», a relevé Alain Bolle, directeur du CSP Genève et patron de la faîtière romande.

Appel aux dons

Pour faire face à l'appel à l'aide croissant de la population, le CSP a lancé mardi une campagne d'affichage et de recherches de fonds. Et pour apporter une touche juvénile à une liste de donateurs où les plus de 50 ans sont majoritaires, le CSP drague la génération smartphone. Les affiches déployées depuis mardi un peu partout en Suisse romande portent un code Twint qui permet un don spontané de 5 ou de 10 francs. De petits ruisseaux pour faire de grandes rivières...

Le conseiller fédéral Alain Berset et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ont informé jeudi sur la hausse des primes dans l’assurance maladie. Découvrez dans cette vidéo quels sont les cantons les plus touchés et quelles catégories de la population devront mettre le plus la main au porte-monnaie.

(apn)

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