LausanneGrogne des commerçants contre les mendiants
La Municipalité a sorti un rapport qui évalue l'impact du règlement de 2013 sur les Roms et la population.

Le nombre de mendiants roms varie suivant les saisons.
Faut-il interdire ou non la mendicité? Ce sujet a échauffé les esprits dans la plupart des villes romandes ces cinq dernières années. Face à un ras-le-bol croissant de la population en raison du nombre de Roms dans les rues et de leur attitude, le PLR avait lancé une initiative demandant l'interdiction stricte «de la mendicité par métier», avant de la retirer: la majorité de gauche à l'Exécutif de la Ville avait fini par édicter un nouveau règlement consensuel en 2013. Il définit strictement les conditions dans lesquelles mendier est accepté dans la capitale vaudoise.
La situation s'est dégradée
La Municipalité s'était engagée à réaliser une étude de l'impact de ce règlement de police sur les Roms qui viennent tendre la main à Lausanne, et aussi sur la population et les commerçants. «20 minutes» s'est procuré ce rapport produit discrètement en septembre. «La Municipalité tire un bilan nuancé», peut-on y lire. Si la Ville estime que le règlement est «plutôt bien respecté» et qu'il a permis «de réduire les tensions», elle admet que cela n'est pas le cas suivant les saisons et l'arrivée de nouveaux groupes de mendiants étrangers. La situation s'est dégradée à partir de ce printemps. D'ailleurs le nombre de dénonciations opérées par la police est en hausse: déjà 481 pour les onze premiers mois de cette année, contre 396 en 2014.
Un poste de médiateur en contact avec ces familles souvent roumaines a aussi été créé en 2013. En attendant un probable vote, à l'été 2016, sur ce thème dans le canton.
Agent de liaison roumain
La Ville de Lausanne rappelle aux commerçants et à leurs vigiles qu'en cas de conflit avec un mendiant qui viole le règlement, les agents privés ne sont pas autorisés à user de la contrainte: ils doivent appeler la police. Celle-ci est censée disposer depuis cet automne d'un agent de liaison roumain, à l'instar de Genève et de Bâle-Ville. Ce policier au statut d'observateur non armé devrait finalement commencer son activité en Suisse durant la première quinzaine de janvier 2016. «Les discussions avec la police roumaine ont été plus longues que prévues», affirme la police lausannoise. Ce renfort devrait permettre aux forces de l'ordre communales d'être plus efficaces contre la criminalité roumaine.