L'«imam» suisse incité à la violence par sa compagne?

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Opération antiterroriste franco-suisseL'«imam» suisse incité à la violence par sa compagne?

L'amie du Vaudois radicalisé aurait joué un rôle bien plus actif dans la planification des attentats que pensé. Raison pour laquelle elle serait menacée d'expulsion.

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cga/ofu

Un Suisse romand radicalisé était le cerveau de la cellule jihadiste prête à entrer en action mais démantelée début novembre entre la France et la Suisse, affirme la NZZ am Sonntag. Le journal se base sur des documents confidentiels des autorités françaises. Selon ceux-ci, le Romand aurait ainsi suivi les ordres d'un voyageur du jihad suisse, contre lequel le Ministère public de la Confédération enquête actuellement. Un mandat d'arrêt international a été émis contre lui.

Le dominical précise que le Romand radicalisé, un Vaudois de 27 ans, prévoyait une attaque à Nice au moyen de grenades ou d'une voiture-bélier. Le 14 juillet 2016, un camion a foncé sur la foule massée sur la promenade des Anglais après le feu d'artifice de la fête nationale française, tuant 86 personnes et en blessant plus de 400 autres.

Responsable de l'achat des armes au sein de son groupuscule, l'individu a coordonné les préparatifs de cet acte sur la messagerie cryptée Telegram. Au moment de son interpellation, Paris décrivait cet Yverdonnois comme un «prétendu imam» qui aurait endoctriné les autres, ainsi qu'un ancien militaire de 65 ans converti à l'islam. La chaîne d'information LCI avait par ailleurs déjà révélé que cet homme, qui jouait le rôle d'émir du groupe, évoquait dans ses discussions sur Telegram le «rêve d'un attentat plus meurtrier» que ceux de 2015 en France.

La «NZZ am Sonntag» raconte que ce jeune de 27 ans a attiré l'attention des autorités suisses après une plainte à son encontre pour violence domestique. Incarcéré pendant 5 mois, il aurait tenté de radicaliser ses codétenus tout en clamant sa sympathie pour le jihad.

Des attentats prévus en Suisse

Début février, on apprenait que la compagne du Vaudois, arrêtée au domicile du couple à Neuchâtel au mois de novembre, avait été libérée puis... remise en taule, car elle est menacée d'expulsion du territoire suisse. Selon le journal «24 heures», le dossier contre l'amie du Vaudois radicalisé s'est dégonflé au fil de l'enquête. Or des recherches de la «NZZ am Sonntag» et de l'émission «10 vor 10» de la télévision alémanique SRF dressent un autre tableau. La jeune femme aurait non seulement incité son compagnon à commettre des actes de violence, mais aurait également joué un rôle actif, notamment en ayant planifié avec le Vaudois des attentats en Suisse.

«10 vor 10» est en effet parvenu à se procurer l'avis d'expulsion contre la Colombienne, émis par l'Office fédéral de la police. Selon ce document, le couple avait notamment prévu de faire dérailler un train en Suisse ou de perpétrer des attaques dans des clubs parce que les gens y consomment de l'alcool. Interrogée en prison par les journalistes de la télévision alémanique, la Colombienne a cependant tenté de minimiser les faits en disant que rien de concret n'avait été planifié et qu'il s'agissait seulement de pensées abstraites. Reste que son expulsion signifie qu'elle représente un danger pour la Suisse. Le dominical rappelle qu'une expulsion peut uniquement être demandée si la sécurité de la Suisse est mise en danger.

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