LausanneL'as des boulangers se fait piquer son trophée
Le commerce de Laurent Buet a été vandalisé mercredi vers 2h. Une seule chose a disparu: le Pain d'or, cette coupe consacrant son statut de meilleur boulanger du canton.

Laurent Buet devant la vitrine dans laquelle se trouvait le trophée (à gauche)
Trois boules de pain en plâtre recouvertes de feuilles d'or: les malfrats qui se sont attaqués à la vitrine de Laurent Buet, dans la nuit de mardi à mercredi, n'ont emporté que ça. Jamais l'artisan, sacré meilleur boulanger du canton de Vaud en début d'année, n'aurait imaginé que son trophée susciterait pareille convoitise: «Il est estimé à 10'000 francs car il y a un artiste derrière mais ils ne pourront rien en faire!» Selon lui, les voleurs ont pourtant dû imaginer que la pièce était composée à 100% de métal précieux: «Il faut être stupide pour penser qu'un artisan expose 4 kilos d'or dans sa vitrine!»
Ce trophée, remis tous les trois ans au boulanger le plus qualifié par la Confrérie vaudoise des Chevaliers du Bon Pain, était un exemplaire unique. «C'est un titre honorifique. Il ne rapporte rien du tout à celui qui le vole», commente Roger Neuenschwander, grand maître de la Confrérie. Selon lui, la coupe n'a jamais été dérobée, bien que les boulangers distingués aient toujours eu à coeur de l'exposer: «Le but, c'est de montrer à la clientèle que, pendant un moment, on a été le meilleur et qu'on a été récompensé pour cela. Cela n'a pas de sens de la garder au fond de son laboratoire.» Mais une chose est sûre, aux yeux de Laurent Buet: dans le cas où une copie de la coupe lui serait remise, il la conservera à l'abri des regards. «C'est un prix qui représente une consécration et qu'on n'imaginait pas recevoir. Sa disparition, ça fait mal. Mais ce qui est encore plus douloureux, c'est le vandalisme qui va avec.»