La peur de la manif paralyse tout le centre

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LausanneLa peur de la manif paralyse tout le centre

Un rassemblement anti-autorité de 100 personnes a provoqué un monstrueux dispositif de sécurité jeudi soir.

Raphaël Pomey
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Raphaël Pomey

Pas une voiture, pas un bus. Mis à part la centaine de manifestant agglutinés près du Starbucks de Saint-François, le centre-ville avait des allures de no man's land, jeudi en fin d'après-midi.

Par mesure de précaution, la police avait choisi de bloquer la circulation à cause d'un rassemblement non autorisé, qui commémorait la mort du détenu Skander Vogt à la prison de Bochuz. Le but? Ne pas donner matière à casser aux manifestants.

Après deux heures de calme plat, une vitre brisée et des jets de bouteilles sur des policiers ont finalement accéléré les événements. Un nombre impressionnant d'agents a alors encerclé les rares jeunes restés pour défier les forces de l'ordre. Un dispositif jamais vu depuis les manifs anti-Blocher de 2007 et 2008.

Quelques interpellations ont eu lieu, mais pas assez pour remplir la vingtaine de fourgons de police déployés...

Les autorités accusées

L’Union des syndicats des polices romandes accuse les autorités d’être responsables du décès d’un détenu à Bochuz (VD), en raison des sous-effectifs policiers et pénitentiaires, dénoncés de longue date.

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Bilan policier du rassemblement

La police lausannoise a tiré vendredi le bilan de la manifestation non autorisée de jeudi soir place Saint-François. Elle estime que son intervention en force a permis d'éviter des dommages. Quelque 70 personnes ont été contrôlées sur place.

Le «rassemblement anti-carcéral et anti-répression» a débuté vers 18h00. Aucune demande d'autorisation n'avait été faite, a précisé vendredi la police de Lausanne dans un communiqué. Dès 18h10, la police municipale, aidée de la police cantonale, a dévié la circulation.

«De cette façon, les risques liés à une possible confrontation entre les manifestants et les usagers de la route ont été évités», précise le texte. Le nombre de manifestants a culminé à environ 150 personnes vers 19h00, avant de décroître à moins d'une centaine une demi-heure plus tard sous l'effet d'un vent froid, a constaté l'ATS.

Tout s'est passé dans le calme jusque vers 19h30, quand des bouteilles de bière vides ont été lancée en direction de policiers et une vitrine publicitaire brisée dans une rue latérale. «De plus, un homme porteur d'une arme de poing a été repéré dans l'attroupement», poursuit le communiqué. Simultanément, les manifestants se sont dispersés sur la place.

Démonstration de force

Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeute, accompagnés d'une douzaine de fourgons et de deux camions lance-eau se sont alors déployés tout autour de la place pour contenir les manifestants sur la place Saint-François. L'homme armé a été interpellé et conduit au poste de police, où son arme s'est avérée factice.

Une fois les manifestants encerclés au milieu de la place, les policiers ont procédé sur place aux contrôles d'identité: sur les 71 personnes contrôlées, 15 étaient mineurs, 20 provenaient d'autres cantons. Une vingtaine ont été emmenées au poste pour des vérifications. Toutes ont pu repartir au terme des opérations.

Soixante-sept personnes seront dénoncées pour différentes infractions au Règlement général de police, essentiellement pour rassemblement non autorisé. Certains se sont en outre exhibés ou ont uriné sur la voie publique. «Aucun délit pénal n'a été constaté, personne n'était cagoulé», a précisé le porte-parole Jean-Philippe Pittet. La circulation a été rétablie à 22h50.

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