Lausanne innove avec un «M. ou Mme Handicap»

Dans quelle gare, même neuve, un fauteuil roulant a-t-il vraiment accès aux quais? Dans quel musée un malvoyant peut-il profiter de l'exposition? Autant de questions qu'une personne en situation de handicap est forcée de se poser dans sa vie quotidienne.

Pour lui faciliter la vie, Lausanne veut mettre le paquet, en développant une vraie sensibilité à l'accessibilité universelle. Ce sera le rôle du futur «M. ou Mme Handicap», chargé de coordonner les politiques d'accessibilité dans les services de la Ville, où des référents seront aussi nommés.

«C'est un poste temporaire, destiné à développer une attention à ce thème, et à donner des compétences et des outils à chaque service», explique David Payot, élu municipal en charge des quartiers.

La décision est saluée par Monique Richoz, directrice de Pro Infirmis Vaud. «Lausanne pourrait devenir un exemple d'intégration», juge-t-elle. En Suisse, seule Bâle-Ville a déjà eu son délégué pour l'égalité des personnes handicapées. Genève fait toutefois de gros aménagements dans le domaine de la culture, se réjouit-elle.

Premier projet concret: une carte numérique de l'accessibilité de plus de 300 lieux publics, développée avec Pro Infirmis. Porrentruy (JU) a déjà été cartographié de la sorte. «L'objectif n'est pas de tout changer tout de suite, précise David Payot. On ne va pas pouvoir rendre immédiatement le café Le Barbare accessible aux chaises roulantes... L'idée, d'abord, c'est de dispenser l'information permettant aux personnes avec handicap d'anticiper les difficultés.»

L'obligation légale de rendre les bâtiments accessibles à tous existe seulement pour les nouvelles constructions, et les grosses rénovations.