«J'ai tout de suite vu que c'était le bon dessinateur»

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Décès de Burki«J'ai tout de suite vu que c'était le bon dessinateur»

L'ex-caricaturiste de «24 heures» est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi des suites d'un cancer. Le rédacteur en chef qui l'a recruté, il y a 38 ans, témoigne.

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Dix jours après Mix & Remix, un autre dessinateur de presse hors du commun s'en est allé. Raymond Burki est décédé à 67 ans durant son sommeil dans la nuit de mercredi à jeudi, indique sa famille. «Nous sommes infiniment tristes mais nous savons tout ce qu'il nous a apporté et nous laisse», écrit sa famille sur Facebook.

Selon le quotidien «24 heures», Raymond Burki est mort des suites d'un cancer. Figure emblématique du quotidien vaudois, il a croqué l'actualité durant 38 ans avant de prendre sa retraite en septembre 2014.

Ses obsèques auront lieu à l'Abbaye de Montheron, la semaine prochaine, précise encore «24 heures».

Les réactions au décès de Raymond Burki

Rédacteur en chef de «24 heures» entre 1977 et 1995, Jean-Marie Vodoz a engagé Raymond Burki, il y a trente-huit ans. «Il a fait une offre spontanée à une époque où les dessinateurs de presse n'étaient pas nombreux. Je lui ai fait faire quelques dessins et j'ai tout de suite vu que c'était le bon. Au fil des ans et à force de travail, Raymond Burki est devenu célèbre. Mais le succès ne l'a jamais transformé. Il est resté modeste et effacé», salue le journaliste de 86 ans.

«Le meilleur éditorialiste de la presse suisse»

Ancien rédacteur en chef du quotidien vaudois, Jacques Poget a côtoyé Raymond Burki pendant huit ans. «J'ai toujours dit qu'il était le meilleur éditorialiste de la presse suisse parce qu'il savait exprimer et faire passer une idée sans avoir besoin d'un seul mot», a réagi le journaliste. Autre trait particulier du dessinateur, Jacques Poget mentionne le «regard acéré et caustique mais gentil de Burki».

Véritable institution, Raymond Burki, sa casquette toujours vissée sur la tête, se qualifiait lui-même de «vieux soixante-huitard». Il avait rangé ses crayons après environ 8000 dessins.

Puis, le Vaudois les avait repris et l'on a pu retrouver son humour corrosif mais jamais méchant sur les réseaux sociaux. Ses victimes favorites, comme l'ex-syndic de Lausanne Daniel Brélaz, sont maintenant définitivement orphelines.

La tristesse de de Quattro

Grande admiratrice de Raymond Burki, Jacqueline de Quattro ne cache pas sa tristesse à l'annonce de sa mort. «C'était un honneur» d'être caricaturée par lui, même si cela faisait parfois «grincer des dents». Après Mix & Remix, cette fin d'année est «rude», note la conseillère d'Etat vaudoise.

«J'ai 16 caricatures de Burki, aussi des dessins de Mix & Remix», explique Jacqueline de Quattro, interrogée jeudi. «Le matin, la première chose que je regardais dans le journal, c'était le dessin de Burki. «Quand j'en avais acheté un aux enchères, Raymond Burki venait parfois me l'apporter lui-même», poursuit-elle. «Nous ne sommes pas du tout du même avis, mais j'adore vous dessiner», lui disait le caricaturiste de «24 heures».

«C'était quelqu'un de très attachant, j'admirais son indépendance d'esprit. Même s'il y avait du vitriol dans ses dessins, il y avait du respect et de la tendresse pour les gens. C'était un honneur d'être croquée par lui», ajoute la ministre. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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