Le détenu qui a fui aurait dû être entravé aux pieds

Sa cavale aura duré une quinzaine de minutes. Le temps de fausser compagnie à ses deux geôliers, devant le Tribunal de Montbenon, et de se retrouver à l'avenue Ruchonnet, près de la gare. Le 27 octobre, à Lausanne, l'évasion d'un prisonnier a mis les forces de l'ordre sur les dents. Incarcéré à la prison de la Croisée, à Orbe, l'homme avait été emmené jusqu'à la capitale vaudoise pour assister à une audience devant une cour civile.

Cette fuite n'aurait toutefois pas dû être possible puisqu'«un détenu qui quitte un milieu sécurisé pour être transféré doit être entravé aux mains et aux pieds», selon Florence Maillard, porte-parole de la police cantonale vaudoise. Or le fuyard était dépourvu de liens aux chevilles, d'après un témoin qui a assisté à son arrestation. «J'ai vu cet homme sommé de se mettre à terre par un agent. Il avait seulement une paire de menottes accrochée à une main.» Florence Maillard confirme que «la procédure n'a pas été respectée en raison d'une erreur humaine» et que les deux agents de transfert et de surveillance qui escortaient le prisonnier ont fait l'objet d'une enquête interne et que des mesures ont été prises.

L'intéressé, quant à lui, a été sanctionné par la prison mais n'encourt pas de poursuites pénales, l'évasion ne constituant pas un délit. La procureure Magali Bonvin se veut rassurante: «Ce n'est pas une personne qui présente une dangerosité pour la population.» En détention préventive, il n'a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés.