Malgré Oslo, l'UDC choisit la ligne dure

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VaudMalgré Oslo, l'UDC choisit la ligne dure

Le parti a présenté jeudi sa campagne contre une initiative cantonale visant à étendre les droits de vote et d'éligibilité des étrangers.

Raphaël Pomey
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Raphaël Pomey
L'affiche controversée (à gauche) et celle des initiants (à droite). (Photo: dr)

L'affiche controversée (à gauche) et celle des initiants (à droite). (Photo: dr)

Certains analystes accusent le discours des formations «souverainistes» d'Europe d'avoir fait le lit de la folie de l'auteur de 76 morts à Oslo, voilà une semaine. Pourtant, l'UDC ne semble pas prête à faire profil bas dans sa nouvelle lutte en terres vaudoises. Dans son collimateur: un projet qui veut étendre le droit de vote et d'éligibilité des étrangers au niveau cantonal.

Deux affiches vont donc fleurir. L'une présente une ligne graphique normale; l'autre, celle des Jeunes du parti, frappe fort. Elle montre une femme en burqa, entre un Noir avec la casquette de travers et un barbu aux airs de mafieux. «La loi des autres», menace le document. Une imagerie délicate à utiliser, après un carnage en Norvège qui se voulait dirigé contre le multiculturalisme? Pas selon l'UDC, qui explique qu'il s'agit du recyclage d'un visuel déjà utilisé à Bâle dans le cadre d'un vote similaire. Le parti refuse «tout amalgame» entre son combat et celui du désaxé d'Oslo. Coprésident du comité de l'initiative de la gauche, Raphaël Mahaim ne souhaite pas jeter de l'huile sur le feu. Il avoue néanmoins «ne pas vivre dans le même monde que l'UDC», vu l'affiche de ses Jeunes.

Un cran plus loin

En votation le 4 septembre, l’initiative «Vivre et voter ici» veut faire du canton de Vaud un pionnier. Si le Jura et Neuchâtel accordent déjà le droit de vote au niveau cantonal aux non-Suisses, le projet vaudois leur permettrait de devenir députés, conseillers d’Etat, voire aux Etats. «Etre Suisse se résumerait alors à des obligations, comme faire l’armée», prédit Fabrice Moscheni, de l’UDC.

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