Prié de retourner dans son pays pour soigner son sida

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VaudPrié de retourner dans son pays pour soigner son sida

Arrivé en 2013, un Mauricien malade doit être expulsé. Il s'était
marié avec une Suissesse rencontrée sur internet, qu'il a contaminée.

par
Christian Humbert

Un Mauricien de 39 ans n'a pas obtenu l'autorisation de rester en Suisse. Atteint du sida, il argue qu'il ne pourrait pas être soigné aussi bien dans son pays qu'ici. Mais le Service de la population ne l'entend pas de cette oreille, et le Tribunal cantonal non plus.

Selon eux, le trentenaire est certainement arrivé dans le canton alors qu'il était déjà infecté à la suite de relations homosexuelles. Rien ne justifie dès lors qu'il soit pris en charge en terrain helvétique. De plus, les soins des malades du sida sont gratuits et équivalents dans l'île Maurice. Seule l'hépatite C, dont le recourant souffre également, doit être traitée et financée au sein d'un établissement privé. Ce qui ne justifie pas pour autant qu'il obtienne un permis humanitaire.

Il contamine sa femme

Les autorités ont aussi relevé que l'homme a de la famille dans son pays, alors qu'il n'a aucune attache ici. Arrivé en terres vaudoises en 2013, il s'est marié avec une Suissesse qu'il avait connue sur internet. Tous deux ont entretenu des relations non protégées et la femme a été contaminée à son tour. Se découvrant malade, elle a mis en terme à leur relation et a déposé plainte contre son mari (lire encadré). Au total, le couple n'a vécu que sept mois ensemble.

Le Service de la population a donc demandé au Mauricien de quitter la Suisse, ce qu'il a refusé. Pas de quoi émouvoir les juges cantonaux, qui ont confirmé son expulsion.

Modification légale

Poursuivi par son ex-femme, le Mauricien a fait faux bond à deux reprises aux magistrats qui devaient le juger pour avoir transmis le virus du sida à son épouse. Il n'était donc pas au tribunal lorsqu'il a été acquitté en raison d'une modification légale qui est intervenue entre le dépôt de la plainte et le verdict. Pour être condamnable, le trentenaire aurait dû volontairement infecter sa partenaire, ce qui n'a pas pu être prouvé.

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