LausanneRassemblement contre les accords de Dublin
Entre 400 et 800 personnes ont manifesté samedi en faveur des migrants, avec dans le cortège le futur municipal popiste David Payot.

Selon les organisateurs, environ 800 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale vaudoise.
photo: Keystone«Le Refuge de Saint-Laurent a allumé sa première bougie. Bon anniversaire», a lancé Graziella de Coulon aux manifestants massés devant l'église, 400 selon la police, 800 selon les organisateurs. Depuis le 8 mars 2015, le collectif R a investi la salle de paroisse de l'église pour protéger des réfugiés menacés de renvoi.
L'action de ce collectif, qui a attiré une centaine de jeunes depuis un an, se concentre sur les cas Dublin. En vertu de ces accords, la Suisse renvoie les requérants dans le premier pays européen où les migrants ont été enregistrés, sans examiner leur dossier.
Suspension des renvois
«Le Grand Conseil vaudois a demandé la suspension de ces renvois, notamment vers l'Italie où les migrants sont laissés à la rue. Mais le Conseil d'Etat s'assoit sur cette décision. Or, il y a non-assistance à personne en danger», a dénoncé Hadrien Buclin, conseiller communal (Solidarités) et candidat à la municipalité.
«Stop renvois», «Des droits humains, pas d'accords Dublin», les manifestants, migrants ou sympathisants, ont fait halte au Flon. Ils ont formé une chaîne humaine autour du bâtiment de la justice de Paix pour dénoncer une recrudescence des assignations à résidence des requérants, qui constituent un prélude aux renvois forcés.
Nouvel élu solidaire
Parmi les manifestants défilait le popiste David Payot, nouvellement élu à la municipalité de Lausanne. Présent à titre personnel, en tant que militant, il estime que «Dublin et Schengen ne sont pas des situations satisfaisantes».
Il a accepté de parrainer un Sénégalais, menacé de renvoi en Italie et assigné à résidence dans un abri PC à Orbe. Il a demandé à la justice de paix le transfert de cette assignation à résidence à son propre domicile, de manière à éviter que la police n'aille le «cueillir» n'importe quand dans l'abri PC pour un renvoi.
Lausanne ville refuge
Interrogé sur la politique de la ville en matière de migrants, Hadrien Buclin estime que Lausanne «fait des efforts, mais qu'elle pourrait faire plus». Il demande notamment qu'elle rejoigne le réseau des villes Refuge, comme Barcelone ou Madrid.
Un postulat a été déposé dans ce but au Conseil communal. Il demande la mise à disposition de 1500 places d'accueil, dans des locaux de la ville ou chez l'habitant. Le texte devrait être discuté en plénum ces prochains mois.
Déménagement du refuge
Le collectif R, pour sa part, envisage de déplacer ce printemps le Refuge dans un autre endroit, encore tenu secret. «L'église Saint-Laurent a fait sa part de solidarité, nous lui en sommes reconnaissants», a expliqué Pierre Conscience, membre du collectif.
Huit personnes bénéficient actuellement directement de la protection de ce refuge. Dix-sept autres sont protégées par un réseau de parrains auquel participent, outre David Payot, l'ancien conseiller aux Etats Luc Recordon (Verts), le député et conseiller communal élu Manuel Donzé (PDC) ou encore Hélène Küng, directrice du CSP Vaud. (nxp/ats)