Genève/NyonQuand des rigolos du Net se muent en truands ratés
Trois jeunes Français, initialement en Suisse pour le tournage d'une web-série, seront jugés en 2016 pour brigandage de bancomats.

Deux brigandages se sont déroulés au bancomat Raiffeisen de l'avenue Alfred-Cortot, à Nyon.
Ils étaient en Suisse, disent-ils, pour filmer un épisode de leur web-série humoristique, «Dans le Kartier». Ils semblent néanmoins ne pas s'être limités à la vidéo, qui les met vraiment en scène à Genève et a été vue plus de 800'000 fois. Ces trois jeunes Français de Seine-Saint-Denis, Chartres et Saint-Etienne ont été cueillis en janvier 2015 à leur descente du train à Cornavin. Accusés de brigandage qualifié pour l'agression de clients de bancomats, ils seront jugés au Tribunal criminel de la Côte début 2016.
Couteaux à pain, de cuisine et de boucher
Le principal prévenu admet les faits. Il a sévi à Genève et à Nyon, trois fois en octobre 2013 et deux fois août 2014. Ses deux complices présumés, qui nient, n'entrent en scène que lors des épisodes estivaux. Lors de chaque attaque de distributeur, une arme est utilisée: un tournevis, un couteau à pain, de cuisine ou de boucher. Mais les voyous sont inefficaces. Seule la première des quatre agressions de clients a débouché sur un butin de près de 4000 fr. Les trois autres se sont soldées par la fuite soit des victimes, soit des caïds.
Vol à l'arraché fatal
Ceux-ci ont certes réussi un autre coup, en août 2014: un vol de sac à main à l'arraché à Rive (GE). Ils ont récolté 150 euros mais surtout une brève arrestation. Si brève qu'ils ont assailli un bancomat nyonnais le lendemain. Mais suffisante pour les ficher et les pincer à la gare quatre mois plus tard.
Leurs avocats, Mes Xavier de Haller, Gilles Miauton et Bernard Nuzzo, ne souhaitent pas formuler de commentaires en l'état. Tout au plus Me de Haller, qui défend le principal prévenu, qualifie-t-il l'acte d'accusation de «très sévère». Me Miauton, pour sa part, observe qu'un des prévenus met en cause les deux autres, dont son client, et que le moyen de preuve utilisé, la vidéosurveillance, lui paraît «léger».
Courage féminin
Armé d'une lame de 30 cm, le principal prévenu a été mis en échec par une femme seule le 25 octobre 2013 au centre commercial Eaux-Vives 2000. Sous la menace, la victime a tenté de retirer 150 fr. Pas assez pour le malfrat, qui a effacé le chiffre et tapé 2000fr. Exclu pour la plaignante qui a annulé l'opération, fixé le voyou dans les yeux puis lui a dit qu'il pouvait la tuer s'il le voulait. Avant de le bousculer et de fuir sans dommages.