Un braquage «par hasard» qui vire à la «boucherie»

Treize coups de poing à la tête d'une vendeuse de 58 ans, agenouillée: la vidéo projetée hier au tribunal impressionne. Cyril*, le cogneur, est un Lituanien de 27 ans. Le 18 août 2015, il est entré dans une bijouterie de Vevey, s'intéressant à des montres à 15 000 francs. Il y est revenu pour discuter les prix, avant de repartir «chercher du cash». Ses deux complices, des compatriotes de 28 et 46 ans, sont arrivés à leur tour dans le magasin. Soudain, alors qu'il se trouvait dans l'arrière-boutique avec la vendeuse et le patron, Cyril s'est mis à frapper. D'abord le bijoutier, même lorsqu'il gisait au sol, inconscient, dans une mare de sang. Puis la vendeuse. Les deux ont survécu, mais gardent des séquelles psychologiques. Les malfrats ont ensuite fui sans butin. Le fils du patron en a rattrapé un, l'immobilisant. Ses deux compères ont été arrêtés le lendemain près de Nyon (VD), grâce à un appel lancé sur Facebook.

Pour les enquêteurs, ils sont les soldats d'une organisation criminelle. Mais le trio est resté muet sur le sujet, prétendant être venu «chercher du travail» en Suisse et s'être retrouvé «par hasard sur place ensemble». Le procureur, qui a qualifié les faits de «boucherie», a requis 9 ans de prison ferme, «pour l'exemple». Les juges ont préféré un verdict personnalisé: 7 ans pour Cyril, 6 ans pour un complice porteur d'un faux pistolet et 5 ans pour le moins disert. En juillet, un de leurs compatriotes avait écopé de 7 ans pour un précédent holp-up dans la même bijouterie. Des condamnation qui devraient servir de signal fort aux réseaux lituaniens, espèrent les juges.

*Prénom d'emprunt