Un geste social qui fait grincer des dents

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Estavayer-le-Lac (FR)Un geste social qui fait grincer des dents

Pour atténuer les frais liés à l'élimination des déchets, les incontinents peuvent recevoir de l'argent. Mais la formule crée un malaise.

Environ 27% des personnes de 85 ans et plus souffrent d'incontinence. Avec la taxe au sac, l'élimination des protections urinaires coûte cher aux seniors.

Environ 27% des personnes de 85 ans et plus souffrent d'incontinence. Avec la taxe au sac, l'élimination des protections urinaires coûte cher aux seniors.

Kzenon

La taxe au sac pénalise les familles avec bébés et les personnes incontinentes. Ces deux catégories utilisent en effet un grand volume de couches-culottes et de protections urinaires. La plupart des communes ont une politique sociale pour atténuer les frais financiers induits par ces sacs-poubelles taxés. C'est le cas, notamment à Estavayer-le-Lac (FR), qui va intégrer un système de taxe au poids dès janvier.

«Nous tenons compte des critiques»

C'est par un tous-ménages que la commune a annoncé sa mesure sociale: «Pour les incontinents, 100 fr. seront versés sur présentation d'un certificat médical au bureau communal», ont annoncé les autorités. «Ça me gêne. Je préfère m'en passer», a réagi une dame âgée. «C'est le recensement des incontinents», ironise une autre. Des réactions outrées qui embarrasse l'élu Dominique Aebischer. «Notre but était d'aider. Nous tenons compte de ces critiques et allons tenter de trouver une meilleure formule», a-t-il réagi.

Elle dépense 1368 fr par an pour l'élimination des protections urinaires

Comme bien d'autres communes, Lausanne et Prilly (VD) ont adopté un système pour atténuer les frais liés à l'élimination des protections urinaires. «Nous avons pensé à l'aspect discrétion: ce service est géré par les assurances sociales», explique-t-on dans la capitale vaudoise. A Yverdon, les Pampers pour enfants et protections urinaires peuvent être mises dans un sac transparent non taxé. «Je crois qu'on va déménager là-bas. Ma mère reçoit 100 fr par an de la commune mais mettre les couches dans les poubelles nous coûte 114 fr. par mois», relève un habitant de Prilly.

«Dans les pharmacies par discrétion»

A partir de 85 ans, plus d'une personne sur quatre est incontinente. Dans le cadre de l'introduction de la taxe au sac dès janvier, c'est avec beaucoup de tact que les autorités de Fully (VS)ont pris en compte cette réalité. «La commune regroupe quatre villages de 9000 habitants. Tout le monde se connaît. Nous offrons 50 sacs de 35 l par an à ceux qui utilisent des protections urinaires à retirer, par discrétion, dans les pharmacies de la commune», soulignent les autorités. D'après son site internet officiel Pully (VD) a emprunté cette voie depuis 2012.

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