Un jeu de beuverie controversé

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LausanneUn jeu de beuverie controversé

Un bar annonce des soirées «Bière Pong», un divertissement éthylique qui fait tiquer les autorités.

par
Raphaël Pomey

Il fait de tels ravages dans les soirées étudiantes américaines que plusieurs universités l'ont déjà banni. Pourtant, malgré sa réputation sulfureuse, le «Bière Pong» est sur le point de percer en Suisse. Ses règles sont simples: deux équipes s'affrontent, séparées par une table. Leurs membres doivent jeter une balle de tennis de table dans des gobelets disposés devant le team adverse. En cas de réussite, l'alcool contenu dans les verres est bu par les joueurs en défense. Le jeu s'arrête quand une équipe a vidé tous ses godets.

Depuis quelques semaines, deux Vaudois popularisent ce «sport» en Suisse via leur site, «www.biere-pong.com». Avec succès: mardi, le responsable d'un établissement lausannois les a rencontrés pour organiser des soirées dès la fin août. «Le vainqueur des tournois n'absorbera au maximum qu'un litre et demi de bière. Une quantité acceptable», juge Juan, du bar le Lotus Bleu. Les participants ne seront cependant pas obligés de se limiter aux boissons du jeu.

Gare au mal de tête: «Un litre et demi, c'est déjà énorme, avertit Corine Kibora, porte-parole d'Addiction Info Suisse. Une consommation sans risque, c'est maximum six à neuf décilitres de bière dans la soirée.» Mardi, la police du commerce vaudoise, pas encore contactée par le bar, estimait que l'organisation de soirées «Bière Pong» par un bistrot est illicite. A moins, bien sûr, de les transformer en soirée «Sirop Pong»...

Presque un vrai sport national

Régulièrement associé aux beuveries des fraternités étudiantes américaines, le jeu du «Bière Pong» tente d’acquérir une certaine respectabilité. Ainsi, depuis une poignée d’années, des tournois sont organisés aux USA avec des dizaines de milliers de dollars à la clé. Dans les gobelets, la bière y est même parfois remplacée par de l’eau. «C’est quand même surtout un jeu marrant quand on est un peu pété», admet un fan vaudois.

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