Les handicapés auront leurs accompagnants érotiques
GENEVE – Les personnes souffrant d'un handicap ont aussi le droit à une sexualité épanouie. Un appel est lancé pour recruter des assistants sexuels.
«Pour l'heure, nous ne préconisons pas de rapports sexuels complets», lâche Philippe Granget. «Les baisers et les pénétrations en tout genre ne font pas partie de l'offre», ajoute-t-il. Ce membre du comité de l'association Sexualité et handicap pluriels (SEHP) se bat pour faire reconnaître l'importance de procurer ce genre d'assistance aux personnes en situation de handicap. Le but est de mettre en éveil leurs sens.
Pionnière dans le domaine, la SEHP propose une formation d'assistant sexuel sur dix-huit jours dès janvier 2008. Elle se déroulera à Genève et s'adressera à tous les Romands. Le profil? Des femmes et des hommes parlant français et âgés au minimum de 30 ans. Ces personnes doivent être au bénéfice d'une activité lucrative d'au moins 50%, car, si le travail est rémunéré (une séance d'une heure est facturée entre 150 et 200 fr.), il reste accessoire. Les frais de formation sont pris en charge pour moitié par l'association, qui recherche actuellement des fonds.
Pour l'heure, huit candidats, venant du secteur de la santé sociale ou de la prostitution, ont déposé leur candidature. «Il faut avoir des compétences d'écoute de l'autre, de maîtrise du toucher, un sens aigu de ses propres limites, une personnalité équilibrée et être en bonne santé», précise Philippe Granget. Et de conclure: «Tout être humain a le droit d'avoir une sexualité épanouie, qu'il soit handicapé ou pas.»
Outre-Sarine, l'accompagnement érotique existe depuis presque quatre ans. Malgré de nombreuses polémiques, cette activité a été finalement acceptée. En avance sur les Romands, les Alémaniques parlent même, désormais, d'offrir des rapports sexuels complets aux personnes handicapées.
Sabrine Gilliéron/(sha)