Sans fumée, ça fouette en disco
L'interdiction des cigarettes dans les lieux publics pose un
nouveau problème:l'odeur de transpiration.
«Vous avez déjà respiré les émanations de sueur de quelqu'un qui boit de l'alcool?» questionne, un brin amusé, le gérant d'une disco de France voisine. «Si vous multipliez l'odeur par le nombre de danseurs, je vous laisse imaginer le résultat...» Le club français s'est, du coup, doté d'un diffuseur de parfums d'ambiance exotiques. De l'autre côté de la Manche, où les établissements publics sont aussi non-fumeurs, un étudiant neuchâtelois rapporte: «ça pue des pieds et des aisselles dans les pubs londoniens.
Avant, la fumée couvrait ces mauvaises odeurs corporelles. Maintenant, quand je vais au pub, je m'arrange pour en choisir un qui n'est pas trop bondé. Sinon c'est l'enfer olfactif!» Avec l'interdiction prochaine de fumer dans les lieux publics genevois, le problème des relents de transpiration fait sourire en même temps qu'il inquiète. Les clubs cherchent des solutions.
«Nous allons renforcer le système de climatisation. Si cela ne suffit pas, nous diffuserons des essences naturelles», prévoit le gérant d'un club très fréquenté de la place. «Je préfère travailler dans un bar qui pue la transpiration plutôt que dans un établissement enfumé, lance Mirko, un barman. C'est moins nocif pour ma santé.» Les discos vaudoises subiront-elles le même sort? Sans doute, si la population accepte l'initiative pour interdire la fumée dans les lieux publics à la fin de l'année.
Shahïn Ammane/nlu/dgt
