Développement Les syndicats exigent 5000 places d'apprentissage supplémentaires Le travail permet de faire face à la violence chez les jeunes

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Développement Les syndicats exigent 5000 places d'apprentissage supplémentaires Le travail permet de faire face à la violence chez les jeunes

La ritournelle est la même chaque fin d'année scolaire: des jeunes vont rester sur le carreau puisqu'il manque 5000 places d'apprentissage, selon les syndicats.

Qui rappellent que le travail reste un des meilleurs remèdes face à la violence chez les jeunes.

A l'heure où celle-ci fait les gros titres, l'emploi, la formation et l'intégration ne constituent certes pas une recette miracle, mais aident à y faire face, a dit vendredi à Berne Jean- Christophe Schwaab, président de la commission de jeunesse de l'Union syndicale suisse (USS). Or, le plus souvent, ce sont les jeunes étrangers qui ne trouvent pas de place d'apprentissage.

Il n'est pas rare qu'ils se voient refuser de nombreuses places pour lesquelles ils ont postulé parce qu'ils ne correspondent soi- disant pas au «profil requis par l'entreprise», a dénoncé Stéphanie Penher, secrétaire centrale à la jeunesse au syndicat comedia. Les jeunes originaires d'ex-Yougoslavie ou de Turquie sont les premiers concernés.

Et de citer une étude de l'Université de Fribourg qui prouve que du côté des employeurs, ce ne sont pas les performances scolaires qui jouent un rôle prioritaire lors de l'attribution d'une place mais des raisons émotionnelles. La crainte que ces jeunes étrangers puissent être à l'origine de conflits et qu'ils amènent une clientèle non désirée est la plus forte, a expliqué Mme Penher.

La recherche d'une place s'avère donc plus astreignante et dure plus longtemps pour ces jeunes. Ils font face à des employeurs potentiels peu sincères et perdent confiance en eux-mêmes. Or celles et ceux qui n'ont pas trouvé de places présentent le plus de problèmes existentiels, a ajouté Peter Sigerist, secrétaire central de l'USS.

Situation améliorée

Quelque 84 000 jeunes terminent cet été leur scolarité obligatoire, soit 3 % de plus qu'en 2005. Or malgré la haute conjoncture et les promesses, il manque au moins 5000 places d'apprentissage. La situation s'est quand même améliorée puisque les années précédentes, on parlait de 10 000, selon M. Sigerist.

L'USS demande à ce que les jeunes défavorisés soient encadrés et directement orientés vers une formation professionnelle initiale. De l'autre côté, les entreprises qui engagent pour la première fois un apprenti doivent être épaulées par les autorités.

Le financement de ces mesures doit, selon les syndicats, se faire en créant des fonds sectoriels pour la formation professionnelle dans toutes les branches mais également au niveau des cantons. Dans ce dernier modèle, toutes les entreprises d'un canton, même celles qui n'ont pas d'apprentis, versent une contribution. Et cela marche, a dit M. Schwaab, en relevant les expériences romandes.

Refus de l'USAM

Une revendication rejetée par l'Union suisse des arts et métiers (USAM), l'organisation faîtière des petites et moyennes entreprises. Cela aurait de lourdes conséquences financières et administratives pour les entreprises, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Sur le fond, l'USAM s'est déclarée déconcertée par les revendications de l'USS. La création de 5000 places en un si court laps de temps est pratiquement illusoire, d'autant plus qu'il n'existe à priori pas d'urgence à une telle mesure, selon elle.

Il y a certes des jeunes qui ont un problème pour entrer dans la vie active. Mais il s'agit avant tout de personnes qui présentent des faiblesses scolaires et un manque d'envie d'apprendre et qui nécessitent un encadrement spécifique, selon l'USAM.

(ats)

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