Bébés et enfants ne sont pas bienvenus dans les taxis
GENèVE – Le client d'un taxi s'est vu refuser une course avec son bébé. Pourtant il avait avec lui son siège pour enfant. Le chauffeur a tort.
«Lorsque le chauffeur de taxi m'a vu rentrer dans le véhicule avec mon siège pour bébé, il m'a crié dessus en me disant que je ne l'en avais pas informé. Il est parti, nous laissant sur le trottoir.» Maurizio, Italien installé à Genève depuis six mois, est choqué. «Comment peut-on refuser de prendre un bébé dans un taxi? Je n'ai jamais vu ça!» s'offusque-t-il. Maurizio téléphone immédiatement à la centrale des taxis. «On a le droit de refuser les chiens et les bébés», lui répond-on. «Sauf si le client a son siège pour enfant, précise Mohammad Alkaar, président de la Fédération des artisans taxi. Dans ce cas, le chauffeur n'a aucune raison de lui refuser la course.» En effet, depuis 2002, une ordonnance fédérale stipule que le transport des enfants de moins de 7 ans doit se faire à l'aide de sièges auto. Difficilement applicable, cette loi est contestée par les chauffeurs de taxi. «Nous avions une dizaine de sièges au guichet de l'aéroport, mais ils ont été volés, regrette Mohammad Alkaar. On ne peut obliger tous les taxis à avoir un siège enfant dans le coffre. Cela prend de la place, alors que les familles avec des enfants de moins de 7 ans ne représentent que 1% de notre clientèle.» Or il est rare qu'on ait constamment à portée de main un siège pour son enfant. Mais, si les taxis ne respectent pas l'ordonnance, ils risquent une amende (80 fr. par enfant) et, en cas d'accident, l'assurance n'entre pas en matière. Sabrine Gilliéron