Athlétisme150'000 spectateurs au Letzigrund
Les Championnats d'Europe qui se sont achevés dimanche à Zurich ont attiré 150'000 spectateurs au Letzigrund sur les six jours de compétition.
Le spectacle sportif fut au rendez-vous, mais le recours à la manne publique s'avérera comme prévu nécessaire pour couvrir le budget.
En ville, le public a pleinement répondu à l'attente, avec quelque 100'000 spectateurs pour les marathons et la marche, à l'accès gratuit, ont indiqué les organisateurs devant la presse. Dans le stade, le bilan est plus mitigé: une belle affluence et de l'ambiance du vendredi au dimanche, mais une atmosphère assez feutrée les deux ou trois premiers jours, pour un total de 150'000 au «Letzi» pour l'ensemble des dix sessions.
Le taux de remplissage moyen du stade a atteint officiellement environ 75%. Une partie des places comprises dans ce chiffre n'ont cependant pas été vendues mais étaient à disposition des organisateurs. Le résultat financier ne réservera pas de bonne surprise. «Je pars de l'idée que la garantie de déficit et les contributions des pouvoirs publics, à hauteur de 10 millions de francs au maximum, devront être pleinement utilisées», estime le CEO Patrick Magyar. Le budget global s'est monté à 35 millions.
Emotions fortes
Les échos du public et des téléspectateurs, souvent ravis du spectacle et des images fortes proposés, furent largement positifs, en Suisse comme à l'étranger. Beaucoup d'intéressés sont toutefois restés devant leur téléviseur. Les prix des places, trop élevés, ont retenu une partie du public de se déplacer. Les organisateurs, sous le feu des critiques, ont du reste fini par baisser le prix des billets de 25% durant le week-end.
Le secrétaire général de la Fédération européenne, Christian Milz, a mis en avant l'«intensité dramatique» qui a prévalu dans de nombreuses disciplines tout au long de la semaine, qui fait la beauté et la magie de ce sport. Les athlètes sont repartis ravis de la «scène» qui leur a été réservée.
Mais des réformes restent nécessaires. A ce propos, il existe des divergences entre les instances européennes (EAA) et mondiales (IAAF), a reconnu le président (suisse) de la fédération européenne Hansjörg Wirz. Le calendrier et l'organisation des meetings, répartis en plusieurs catégories (Ligue de diamant, World Challenge, etc.), reste largement incompris du grand public. Et l'accès des athlètes aux différentes réunions n'est pas réglementé. Des intérêts différents d'un continent à l'autre freinent la résolution des problèmes.
Concernant les Championnats d'Europe, une réforme possible consisterait à réunir sous une forme ramassée, en début de compétition, les qualifications et les séries, avant d'entrer réellement et pleinement dans le vif du sujet.
En attendant, ces joutes ont suscité des vocations, estime Patrick Magyar. L'athlétisme, source de tant d'émotions spontanément exprimées, motive et captive à nouveau davantage les jeunes. «L'image de l'athlétisme suisse, en 2014, est bien meilleure que celle d'il y a quatre ans», dit-il. «Mais ce sport, comme d'autres, est de plus dépendant de quelques individualités.»
L'athlétisme n'en a pas fini d'essayer de réussir sa transition vers une discipline célébrant la victoire et les émotions, et non uniquement la chasse aux records et son cortège de statistiques... (ats)