«Un travail épatant en jouant le double»

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Coupe Davis«Un travail épatant en jouant le double»

Coach des jumeaux américains Bryan, l'Australien David Macpherson a offert son expérience à l'équipe de Suisse. Et son admiration.

Devenue dimanche la 14e nation à soulever le Saladier d'argent, la Suisse a surtout fait pencher la balance de son côté samedi, à l'occasion du double, en dominant les Français Richard Gasquet et Julien Benneteau (6-3 7-5 6-4). Un exercice dans lequel ils avaient peiné, cette saison en Coupe Davis, à part avec la victoire en Serbie, en février, de la paire formée de Marco Chiudinelli et Michael Lammer.

Le quatuor helvétique a bénéficié des précieux conseils d'un homme qui connait par coeur les spécificités du double. David Macpherson est entraîneur des frères Bob et Mike Bryan (USA), Nos 1 mondiaux de la spécialité. Et l'expérience de l'Australien a porté ses fruits. Auteurs d'un match de grande qualité, leur meilleur ensemble, selon leurs propres dires, Stan Wawrinka et Roger Federer ont permis à l'équipe nationale d'aborder le dimanche décisif avec l'avantage.

«Roger essayait juste de recouvrer sa meilleur forme, alors il n'a pas pu faire grand-chose avant la rencontre, explique Macpherson. Alors c'était juste une question de parler, en fait. D'étudier les adversaires et la stratégie le mieux possible.» Bien que physiquement diminué en début de semaine dernière, le No 2 mondial a été bon élève. «Roger a pris tellement de temps pour parler des points du double. Il était si bien préparé. Et nos discussions ont payé», lâche le natif de Launceston, en Tasmanie.

«Au final, ils ont fait un job épatant en jouant le match. Nous devions nous préparer à affronter au moins trois paires valables (ndlr: Tsonga-Benneteau, Tsonga-Gasquet ou Gasquet-Benneteau), qui auraient toutes formé une grande équipe. Tout était possible. Mais Roger et Stan ont été incroyablement bons, parce que Julien et Richard ont vraiment bien joué. Donc si les Suisses n'avaient pas si brillamment joué, le résultat aurait pu être différent. C'était un double incroyable. Les Français sont venus pour gagner, ils y sont allés à fond. Mais Stan et Roger étaient juste un peu trop bons ce jour-là.»

Et pourtant, la paire «Fedrinka» n'avait pas pu répéter ses gammes en duo sur la terre battue lilloise, avant de se lancer le samedi. «On n'a pas su jusqu'à très tard si Roger pourrait jouer le double, poursuit Macpherson. Donc Marco (ndlr: Chiudinelli) et Michael (ndlr: Lammer) se préparaient en travaillant vraiment très dur et jouaient extrêmement bien. Ils auraient joué un match incroyable, j'en suis sûr, s'ils avaient été appelés à le faire. Ils étaient très professionnels. Et Stan a eu une très bonne session d'environ une heure en début de semaine, où il a fait du drill spécifique avec les deux autres. C'était positif pour lui et peut-être que ça a juste apporté ce petit plus dans l'équation finale.»

Au moment d'expliquer le rôle qu'il a joué et son apport au carré d'as helvétique, le coach est resté sur la retenue. «Avec Severin Lüthi (ndlr: le capitaine), on a une bonne amitié. Il savait que les Bryan sont les meilleurs joueurs de double dans le monde. Je crois qu'il a juste senti que je pouvais apporter un peu d'aide pour leur double. C'était un excellent jugement de capitaine de sa part, de recourir à un consultant. Le mérite lui en revient.»

Sans entrer dans les détails, l'homme a encore souligné qu'il ne suffisait pas simplement d'avoir deux excellents joueurs de simple pour composer un bon double. «C'est toujours du tennis, mais ça requiert toute une autre gamme de compétences qu'en simple. Il faut être un excellent joueur en tant que tel, mais il faut aussi être bons en duo pour former un double de qualité. Stan et Roger ont été capables d'enclencher cet interrupteur et faire des choses sur le court qu'ils n'ont pas l'habitude d'entraîner. Dans ces circonstances, ce qu'ils ont fait a été incroyable. Ce n'est pas simple. Les points sont joués très différemment.»

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