Formule 1«No comment» sur l'état de santé de Jules Bianchi
L'attente a commencé lundi matin à l'hôpital de Yokkaichi pour quelques journalistes attendant des nouvelles du pilote français, grièvement blessé dimanche lors du GP du Japon.
Aucun communiqué ou bulletin de santé n'était prévu à brève échéance de la part de l'hôpital japonais, a indiqué son directeur général adjoint à l'AFP. Le père de Jules, Philippe Bianchi, et son agent, Nicolas Todt, étaient dans l'avion lundi matin, en route pour Yokkaichi où le typhon Phanfone, redouté tout le week-end, a laissé place à un soleil radieux.
«No comment», a dit John Booth, le Team Principal de Marussia, le visage fermé, quand il est sorti cinq minutes de l'hôpital pour aller chercher, sur le parking, le sac de sport du pdg de l'écurie anglo-russe, Graeme Lowdon, encore en polo officiel et l'air très éprouvé après une probable nuit blanche.
A l'intérieur de l'hôpital de cette ville industrielle, quelques kilomètres au nord du circuit de Suzuka, le pilote vénézuélien Pastor Maldonado (Lotus) et le patron de la Scuderia Ferrari, Marco Mattiacci, accompagné de son responsable de la communication, Renato Bisignani, ont aussi été autorisés à rentrer dans l'aile occupée par le service de neuro-chirurgie.
Les rares journalistes présents, la plupart français et japonais, ont été priés de s'installer dehors, en plein vent, sur l'unique banc de l'arrêt de bus de l'hôpital.
Il n'a pas encore été possible de savoir si Bianchi avait passé une «bonne» nuit, s'il avait été opéré une deuxième fois dans la nuit, s'il était dans le coma, artificiel ou non, et s'il respirait par ses propres moyens, ou non.
Une fatalité
Sa sortie de piste dimanche, au 43e tour du GP du Japon, est due pour l'essentiel au fait qu'il disposait à ce moment-là de pneus intermédiaires montés au 24e tour et probablement très usés, sur une piste où la pluie venait de redoubler. Il allait sûrement repasser au stand pour remettre des pneus pluie, mais n'a pas eu le temps de finir son 43e tour.
Autre facteur aggravant, la visibilité, très mauvaise à cet endroit-là du circuit, le virage numéro 7, alors que la nuit tombait et que les flaques d'eau étaient difficiles à détecter, selon les explications données dimanche soir par par Adrian Sutil, le pilote allemand de Sauber, sorti au même endroit un tour plus tôt.
Troisième facteur crucial, dû à la malchance pure, l'engin de levage qui se trouvait pendant quelques minutes au mauvais endroit, entre deux rails de sécurité, pour soulever et poser la Sauber de Sutil derrière le mur de pneus, et donc au pire moment puisque Bianchi est alors parti en glissade dans ce même virage 7. Il n'a peut-être même pas vu les doubles drapeaux jaunes lui conseillant de ralentir fortement.
Maria de Villota dans toutes les mémoires
C'est le même type de fatalité qui avait provoqué un autre accident horrible pour Marussia, celui de Maria de Villota, en juillet 2013 sur un aérodrome anglais. Sa monoplace, pour une raison inconnue, a tiré tout droit, sans freiner, et a fini sa course contre le plateau arrière d'un camion de l'écurie. La pilote d'essai espagnole a perdu un oeil puis est décédée trois mois plus tard, probablement des suites de ses blessures.
Le dernier accident grave en F1, en course, remontait à 2009 et les qualifications d'un GP de Hongrie: Felipe Massa, alors pilote Ferrari, avait reçu en pleine figure une pièce de suspension perdue par un autre concurrent. Son casque avait été détruit et il avait eu très peur, mais il a pu revenir en F1 et court désormais pour Williams.
(afp)
Grâce aux progrès tous azimuts réalisés en F1, autant au niveau des monoplaces que des casques et des circuits, aucun pilote n'est mort en course depuis Ayrton Senna en 1994, à Imola.