Hockey – LNALes insultes de Lapierre ne font plus mouche
L'attaquant-trublion du HC Lugano s'en était donné à cœur joie jeudi, lors de l'Acte III de la finale des play-off de LNA. Mais Berne fait la sourde oreille.
Maxim Lapierre, 31 ans, est un provocateur né. C'est ainsi qu'il s'est fait connaître, tant en Amérique du Nord que depuis son arrivée dans le championnat suisse. L'homme est expérimenté. Il a passé dix saisons dans la prestigieuse NHL et y avait même disputé une finale de Coupe Stanley, en 2011 avec les Vancouver Canucks. Mais son impact est plutôt limité depuis le début des séries éliminatoires avec Lugano. En 13 matches disputés, il n'a cumulé que deux maigres mentions d'assistance sur des buts «bianconeri». Quant à ses provocations, elles n'ont véritablement fonctionné que lors du premier match des demi-finales à Genève, le 17 mars dernier face au Genève-Servette HC, lorsque le «trash talking» du Québécois avait suffisamment sorti plusieurs hommes forts des Aigles de leur match pour aider le HCL à s'imposer 0-5.
Mais depuis, cette façon de faire ne fonctionne plus, ou si peu. Les adversaires ont compris qu'il ne fallait pas tomber dans le piège en répondant aux provocations du centre natif de Saint-Léonard. Jeudi dernier, lors de l'Acte III de la finale entre Lugano et le CP Berne, à la patinoire de la Resega, Maxim Lapierre y était pourtant allé de son show, comme le montrent les images filmées par Teleclub, dans la vidéo ci-dessus. Les cibles du trublion? Un autre agitateur du camp adverse, Tristan Scherwey, ainsi que l'entraîneur des Ours, Lars Leuenberger. «Scherwey! Où est-tu ce soir (ndlr: jeudi)?», avait amorcé Lapierre. «Où est-tu, p***** de fillette?» Puis le Québécois avait harangué le coach. «Lars! Laaaars! Je t'ai à l'œil, p***** de débutant! Je te tiens! Laaaars! Va te faire f*****, rookie! Tu vois ce que ton équipe fait à cause de toi? Quel belle façon de montrer l'exemple, Lars! Bien joué, Lars! Super exemple! Laaaaars, je te tiens!»
Les arrosés arroseurs
Les «belles» paroles de Lapierre n'ont eu aucun effet négatif sur les Bernois, qui auraient pu être lassés des interjections répétitives du No 25 luganais. Au contraire, les Ours ont développé une envie décuplée de lui répondre par le jeu. L'échec a même été double pour Lapierre, qui a bu le calice jusqu'à la lie. En effet, c'est la «fillette» Tristan Scherwey qui a fini par marquer le but de la victoire pour le SCB en prolongation. Quant au «rookie» Leuenberger, il a donné une nouvelle leçon de coaching à son vis-à-vis Doug Shedden, dont la tactique de surexploitation de ses deux premières lignes a régulièrement été remise en question, alors que l'équipe de la capitale évolue avec quatre blocs homogènes.
Les Luganais changeront-ils de stratégie lors de l'Acte IV, disputé samedi soir à la Postfinance Arena? Si Maxim Lapierre a été reconduit, coach «Sheds» a fait le choix de lancer dans la bataille Tim Stapleton en lieu et place de l'un de ses joyaux suédois, Fredrik Pettersson, annoncé surnuméraire. Le Scandinave serait-il blessé ou simplement épuisé à force de cumuler les minutes de jeu? Son remplaçant américain aura en tout cas tout à prouver, lui qui avait été complètement transparent lors de la série face au GSHC, alors qu'il jouait déjà à la place d'un Pettersson blessé. Et si les «Bianconeri» tentaient autre chose que la carte provocation? Ce match annoncé électrique est à suivre en direct sur «20 minutes», dès 20h15.
Twitter, @Oliver_Dufour