La star des Féroé, c'est lui

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Equipe de SuisseLa star des Féroé, c'est lui

Lars Olsen (55 ans) est le sélectionneur des Féringiens. Et il était le capitaine du Danemark, champion d'Europe en 1992.

par
Timothée Guillemin
Lucerne
Le sélectionneur des Îles Féroé a joué au FC Bâle dans les années 90. Le voilà de retour en Suisse.

Le sélectionneur des Îles Féroé a joué au FC Bâle dans les années 90. Le voilà de retour en Suisse.

photo: Keystone/Alexandra wey

Le 26 juin 1992, le Danemark est devenu champion d'Europe à la surprise générale, battant la grande Allemagne en finale (2-0). L'histoire est connue: les Danois ne devaient même pas participer à cet Euro, eux qui ont remplacé in extremis la Yougoslavie (exclue au dernier moment pour raisons politiques). Ce dont on se rappelle moins, en général, c'est l'identité du capitaine. De l'homme qui a soulevé le trophée, en premier, en somme. Il s'appelle Lars Olsen. Et il est aujourd'hui le sélectionneur des Îles Féroé.

Cet défenseur central un peu austère, très rigoureux, n'est pas celui qui animait les soirées karaoké du Danemark à l'époque. Peu charismatique, beaucoup moins que Peter Schmeichel, Brian Laudrup et Henrik Larsen, il n'en était pas moins respecté et efficace. Il a d'ailleurs connu une très jolie carrière, laquelle l'a mené à Bröndby, le plus grand club danois, mais aussi en Turquie (Trabzonspor), en Belgique (Seraing) et... en Suisse! Il a en effet disputé 40 matches en deux saisons avec le FC Bâle, en 1994 et en 1995. Le FCB n'avait rien du cador actuel, mais tout de même, le Danois a défendu les couleurs rouges et bleues. A Lucerne, il n'aura pas ses marques, vu que l'Allmend a fait place à la swissporarena depuis son passage, mais la Suisse, il la connaît.

Un grand travailleur

Il a d'ailleurs souri, à la veille de la rencontre, lorsqu'il lui a été demandé si l'absence de Breel Embolo et de Xherdan Shaqiri était une bonne chose pour son équipe. «Oh, vous savez, ce sont Blerim Dzemaili et Valentin Stocker qui vont jouer. Donc ça ne change pas grand-chose. Allez, un peu, peut-être...», a-t-il répondu en fin connaisseur. Car l'homme, réputé grand travailleur, connaît son sujet.

Sélectionneur des Féroé depuis 2011, il n'y a pas fait des miracles, mais il a obtenu de bons résultats, quand même. Battre deux fois la Grèce est une performance, aller gagner en Lettonie et obtenir un point face à la Hongrie aussi. Surtout pour une nation de 50'000 habitants. «On peut bien jouer au football, parfois. Mais on doit être à 100% pour espérer quelque chose. Contre le Portugal, on était un peu moins bien. Et on en a pris six», a-t-il expliqué samedi. Son équipe est compacte, défend beaucoup, mais est également capable de proposer quelque chose offensivement. A ce titre, les Féroé ne font pas partie des «toutes petites nations du football,» comme Gibraltar, Andorre ou Saint-Marin. Celles-ci partent quasiment tout le temps battues d'avance, ce qui n'est pas le cas des Féroé, loin de là.

Le championnat est terminé

«C'est vrai. Dans un bon jour, on est capables de faire un bon résultat. Nous sommes allés gagner en Grèce, donc on a prouvé que c'était possible. Mais ce n'est pas le cas à chaque fois», explique Lars Olsen, dont la moitié des joueurs seulement sont professionnels. De quoi limiter les ambitions, d'autant que le championnat féringien est en pause depuis le mois d'octobre. Là-bas, entre l'Islande et le Danemark, on ne joue pas en hiver. «C'est trop venteux et il fait trop froid», sourit le sélectionneur. Parmi les autres embûches, le fait que son équipe ne joue que sur synthétique. «On est meilleurs à la maison, c'est sûr. En déplacement, on doit s'adapter à l'herbe à chaque fois», explique le Danois. Ainsi, son équipe est arrivée en début de semaine déjà en Suisse, afin de se préparer du mieux possible. Et, qui sait, créer la surprise.

Pour l'anecdote, il y avait quatre Suisses présents sur la pelouse de Göteborg le jour où Lars Olsen a reçu le trophée de champion d'Europe en 1992. Leur nom? Bruno Galler, Zivanko Popovic, Paul Wyttenbach et Kurt Röthlisberger, les quatre arbitres du match. Lars Olsen n'a donc que de bons souvenirs avec la Suisse. A confirmer ce dimanche à Lucerne...

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