Suisse - Hongrie, les tops et les flops

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Football - Coupe du MondeSuisse - Hongrie, les tops et les flops

Avant de ne parler que du grand rendez-vous de mardi, face au Portugal, intéressons-nous une dernière fois au meilleur, comme au pire, de la victoire 5-2 de la Nati à Bâle.

Robin Chessex
Bâle
par
Robin Chessex
Bâle

Tops

Le système de jeu de Vladimir Petkovic

Depuis l'Euro 2016, période durant laquelle le sélectionneur a eu, pour la première fois, plusieurs semaines avec son équipe, l'équipe de Suisse a un véritable système de jeu que Vladimir Petkovic a réussi à instaurer. Une jeu de possession de balle qui était un peu statique, en France mais qui est devenu, un an plus tard, un fonctionnement à permutation permanente entre l'attaque et la défense, porté vers l'avant en utilisant beaucoup les couloirs. Les progrès réalisés par cette équipe de Suisse au niveau tactique depuis que Petkovic l'a reprise des mains de Ottmar Hitzfeld sont tout bonnement exceptionnels. Le crédit en revient clairement au sélectionneur.

L'état d'esprit

Dès le début, les Suisses se sont montrés conquérants et engagés. Personne ne s'est caché pour ne pas se blesser en vue du match suivant. L'équipe a été solidaire et n'a pas bridé ses efforts pour atteindre l'objectif d'une victoire. Le score s'en est d'ailleurs ressenti. Le petit lâcher-prise de la fin de match est le seul bémol de ce point. Mais il a aussi été dû notamment à l'arrivée des remplaçants créant une composition complètement expérimentale (avec deux pointes, Derdiyok et Embolo, et Zakaria derrière eux) et, sans aucune conséquence, il n'apparaît pas être assez grave pour figurer dans nos flops.

Granit Xhaka

Le milieu d'Arsenal s'est comporté en patron sur le terrain. Techniquement irréprochable, il s'est sacrifié défensivement et s'est montré entreprenant offensivement. Alors qu'on lui prête souvent un comportement d'enfant gâté, il n'a montré samedi soir rien d'autre qu'une attitude de leader, autant techniquement qu'en tant que membre d'une équipe. S'il continue sur cette voie (et réussit à calmer son caractère naturel de sanguin), il pourrait devenir un grand capitaine pour la Nati.

Steven Zuber

Le modeste et pourtant si talentueux, Steven Zuber a été tout simplement immense. Sans parler de ses deux buts, il a été dans tous les bons coups, n'a pas cessé de se proposer offensivement et a fait ce qu'il fallait défensivement, contre un côté droit hongrois, il est vrai, qui n'était pas flamboyant. Le suppléant d'Admir Mehmedi a clairement marqué beaucoup de points pour l'avenir. Mehmedi a sacrément intérêt à cartonner au Bayer Leverkusen s'il veut garder sa place de titulaire en équipe nationale, face au milieu d'Hoffenheim.

Les saucisses de veau du Parc Saint-Jacques

Elles étaient vachement bonnes.

Flops

La complicité Seferovic-Shaqiri

Les deux joueurs, pourtant auteurs de bonnes choses, chacun de leur côté (surtout Shaqiri), n'ont rien réussi lorsqu'ils ont tenté de jouer ensemble. Pratiquement toutes leurs combinaisons se sont avérées ratées. Shaqiri a parfois eu le défaut de la jouer trop individuel et Seferovic a eu de gros problèmes dans son placement et sa précision face au but. Ce soir-là, ils ne se sont jamais trouvé. À corriger au plus vite car, contre le Portugal, cela ne pardonnera pas.

Les ultras hongrois

Ils ne mériteraient même pas d'être cités, mais les passer sous silence serait se voiler la face. Il est important de rappeler, en premier lieu, qu'ils ne furent que dix pour cent parmi les fantastiques supporters hongrois qui ont marqué le stade de leur enthousiasme. Néanmoins, il est grave, lors d'un rendez-vous sportif, de voir débarquer autant de groupes extrémistes. Venus afficher leur imbécillité crasse dans les rues de Bâle, ils ont montré un comportement consternant et scandaleux, enchaînant les saluts nazis, invectivant les personnes de couleurs dans la rue, allant même jusqu'à suivre un personne victime de handicap pour se moquer d'elle. Ces groupuscules ont été l'aspect le plus négatif de cette journée de match.

Peter Gulacsi

Le pauvre gardien hongrois a sans doute passé l'une des pires soirées de sa vie samedi à Bâle. Alliant, avec un certain talent, maladresse et malchance dans un cocktail qui aurait pu être bien plus corsé pour lui si Seferovic avait décidé de viser la cage, le portier de Leipzig a bu la tasse tout au long du match. Et bien sûr, même si sa pataude défense en est aussi responsable, il a pris cinq buts...

Les infâmes gadgets de l'ASF

L'ASF s'obstine à offrir sur chaque siège ces atroces petits cartons pliables. En plus d'être outrancièrement vilains, ces objets mutants, entre un éventail et une crécelle, font un bruit insupportable sans pour autant être impressionnants dans le stade. Au royaume du laid et de l'inutilité, on n'avait pas vu mieux depuis le porte-brique de lait. Mais où sont les petits drapeaux distribués il y a quelques années qui offraient un spectacle plutôt sympa lors de l'entrée des joueurs dans l'arène et un joli souvenir pour les plus petits d'entre nous?

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