Mondiaux à GarmischLes larmes de Didier Cuche
En embuscade après le premier tracé, Didier Cuche et Carlo Janka ont flanché lors du deuxième passage. Abattu par l'échec, Didier Cuche a été rattrapé par l'émotion.

Didier Cuche a terminé fort déçu la dernière épreuve de sa carrière en Championnat du monde.
Une fois ses esprits retrouvés, l'Hercule des Bugnenets (7e du jour) a trouvé les mots justes pour décrire son sentiment. A défaut de s'être fixé quant à la fin effective de sa brillante carrière, le Neuchâtelois a balayé l'hypothèse de poursuivre sa carrière au-delà de l'hiver 2011-12.
«Je serais volontiers parti avec une breloque autour du cou. Si je suis ému comme ça, c'est parce que je sais que c'est mon dernier départ en championnat du monde, j'en suis persuadé, sinon ça ne me toucherait pas autant», a-t-il commenté.
«Avec cette histoire avec mon pouce (n.d.l.r: il s'était cassé le pouce gauche, mercredi à l'entraînement), je m'étais mis une énorme pression. Ca devrait m'être égal de ne pas avoir fait de médaille. Mais le fait de savoir que c'était mon dernier départ en championnat du monde, c'est dur à avaler. C'est la preuve que je vis encore le truc à fond», a-t-il encore épanché son coeur.
Revenant sur sa course, le double vice-champion du monde de la descente s'est montré satisfait d'une première manche bien maîtrisée. Il s'est par contre montré déçu d'un deuxième passage mal négocié: «La 2e manche tournait un peu trop pour moi. Mais je suis capable de faire une manche parfaite, même quand ça tourne autant. Malheureusement, sur cette neige, on ne peut pas se permettre d'être une ou deux fois en retard. Avec cette neige qui ne répond pas, il faut trois quatre portes pour retrouver le rythme et la ligne. Les centièmes s'envolent à ces occasions».
«Mourir à une demie seconde ce n'est rien», a-t-il encore soufflé, des trémolos dans la voix. Le moral en berne, Didier Cuche s'est finalement voulu rassurant quant à son état physique: «Je me suis rendu compte en première manche que je ne ressentais aucune douleur». Au moins ça.
«C'est une grosse déception»
Également marqué par la frustration, Carlo Janka (7e) s'est confié à «20 minutes» après une journée placée sous le signe de l'échec pour les représentants de Swiss-Ski: «C'est une grosse déception. J'ai clairement raté la médaille aujourd'hui. Je ne peux pas être heureux. Mes forces étaient suffisantes pour me permettre d'aller chercher le podium, mais j'ai pas assez bien skié. Avec cette neige de printemps, il n'était pas aisé de skier pour la victoire, le passage du Freier Fall était très difficile à négocier. Les gars qui ont obtenu des médailles aujourd'hui les ont méritées.»
Bien placé à l'issue de la première manche (5e à 26 centièmes d'Ivica Kostelic alors 3e), le Grison a surtout regretté un 2e passage mal négocié: «La manche matinale n'était pas mauvaise et je savais qu'il y avait moyen d'aller chercher quelque chose l'après-midi car on avait vu que des gars étaient revenus de l'arrière. Mais je n'y suis pas parvenu. Du haut en bas de la piste je n'ai pas réussi à skier comme je sais le faire. Déjà sur le haut, je ne suis pas parvenu à suivre la ligne que je m'étais fixée et j'ai eu une mauvaise impression durant toute ma descente. Le temps affiché en bas est venu confirmer ce mauvais sentiment».