Tennis – Masters«S'il joue comme à Roland, on n'a aucune chance»
Dominic Thiem découvre le Masters. En guise de cadeau de bienvenue, il doit défier le quadruple champion en titre, Novak Djokovic.

Dominic Thiem débarque pour la première fois au Masters.
photo: Keystone/ian LangsdonIl doit encore un peu se pincer pour le croire. Dominic Thiem, 23 ans, va livrer ses premiers échanges dans le cadre du tournoi récompensant chaque les huit meilleurs joueurs de la planète en fonction du classement ATP Race. L'Autrichien doit surtout sa présence à Londres à une très bonne moitié de saison 2016, au cours de laquelle il a amassé quatre titres, à Buenos Aires, Acapulco, Nice et Stuttgart. Un parcours qu'il avait du reste entamé à Brisbane, où il s'était incliné en demi-finale face à Roger Federer. Avant qu'il ne se venge quelques mois plus tard en sortant le Bâlois avant d'aller soulever son dernier trophée en date, sur le gazon allemand.
La seconde partie du calendrier a ensuite été nettement moins lumineuse, à l'exception d'une place de finaliste malheureux à l'Open de Moselle, à Metz, à fin septembre. Mais l'ensemble de son œuvre au cours de l'année, longue d'un total de 108 (!) matches, simples et doubles confondus (plus que chacun des 7 autres qualifiés), lui a assuré un 9e rang au classement mondial. En l'absence de Rafael Nadal, 8e mais encore blessé, Thiem a mérité son sésame londonien en tant que meilleur des «viennent-ensuite», profitant surtout des défaites prématurées de Tomas Berdych et de Jo-Wilfried Tsonga à Bercy voici bientôt deux semaines. «Je suis assis là, mais je ne m'y serais jamais attendu», a admis l'Autrichien. C'est grâce à quelques victoires sur ces superstars du tennis en première moitié de saison. Je ne pensais pas que je pourrais maintenir mon rythme sur tout l'exercice et ça n'a effectivement pas été le cas.»
«Ca serait dommage que le revers à une main disparaisse»
Forcément usé et un peu en manque de repères, tant par rapport à un tournoi qu'il découvre que dans son jeu de manière générale, le jeune Autrichien n'apparaît pas a priori comme un outsider redoutable dans cette compétition, lui qui doit affronter d'entrée un Novak Djokovic qu'il n'a pas battu en trois confrontations directes. Il n'a d'ailleurs jamais vaincu un membre du top 10 sur dur. «Je sais plus ou moins à quoi m'attendre, a confié Dominic Thiem vendredi après-midi. Je pense que la dernière fois que je l'ai affronté, en demi-finale à Roland Garros, il était au sommet absolu de son art. Je n'avais eu aucune chance. J'espère juste qu'il ne joue pas pareil ici, parce que sinon je crois qu'aucun de nous n'a la moindre chance contre lui. Ca serait bien pour moi de connaître un bon départ», a prié le natif de Wiener Neustadt.
Pour contrer un Djokovic qui peut récupérer sa place de No 1 mondial en s'imposant dimanche prochain au terme d'un parcours parfait, Thiem devra espérer déstabiliser le Serbe, qui a également connu une baisse de régime depuis Roland Garros, à l'aide de son impressionnante puissance de frappe. Et particulièrement sur ses redoutables revers offensifs à une main. Un coup notamment encore pratiqué par Roger Federer et Stan Wawrinka, mais qui s'est raréfié sur le circuit. «C'est un coup magnifique, estime le No 9 mondial. Je suis content qu'il y ait encore quelques jeunes joueurs qui commencent aussi à l'utiliser. Ca serait très dommage qu'il disparaisse.» Seul bémol pour l'imposant Dominic Thiem, dont la préparation des coups est réputée plutôt lente, le jeu à l'O2 Arena se disputera sur une surface que plusieurs joueurs ont déjà décrite comme étant particulièrement rapide cette année. Aura-t-il ainsi le temps d'armer ses coups dévastateurs? Réponse dès 15h ce dimanche.
Twitter, @Oliver_Dufour