Suisse romandeLe Covid a accentué l’agressivité et la pénurie de personnel dans l’arbitrage
Le football est en crise. La vocation d’arbitre se fait rare et l’agressivité ressentie sur les terrains romands depuis le retour des deux pauses Covid accentuerait le problème.
Les arbitres sont une denrée de plus en plus rare en Suisse romande. Les faîtières régionales et même l’Association suisse de football rivalisent d’idées pour tenter d’attirer de nouveaux directeurs de jeu. Vidéos côté vaudois, image explicite côté fribourgeois, spots publicitaires au niveau national… Mais rien n’y fait, l’érosion se fait implacablement sentir. Le manque de respect et l’agressivité générale sur et autour des terrains sont sifflés hors jeu par toutes les associations cantonales romandes. Le phénomène se serait même accentué après les deux pauses liées à la pandémie du Covid-19.
«Il faut être motivé pour accepter de se faire engueuler et insulter durant tout un match. Le manque de respect que nous vivons est à l’image de ce qu’il se passe dans la société où les figures d’autorité ne sont plus respectées», dépeint Cédric Dumont, le président des arbitres fribourgeois. Alexander Schmid, qui coiffe la même casquette en Valais, renchérit: «C’est difficile d’attirer de nouveaux venus dans nos rangs alors que l’arbitre n’est parfois plus considéré comme un être humain.» Le jeûne de foot durant la pandémie a aussi desservi la cause dans les rangs des arbitres. «Certains ont découvert de nouvelles activités et ne sont plus prêts à tenir un sifflet trois fois par semaine. Surtout si c’est pour se faire malmener», poursuit le Valaisan.
Car les responsables de l’arbitrage sont unanimes sur la question. Depuis le Covid, les fauves sont lâchés sur les talus. «L’agressivité est partout. Face aux arbitres, entre joueurs et même entre coéquipiers», insiste Alexander Schmid avant d’expliquer que l’association de son canton a décider de punir plus sévèrement les coaches qui dépassent les bornes. Ainsi, les entraîneurs expulsés doivent purger davantage de matches de suspension qu’auparavant. «Ces derniers sont censés montrer l’exemple et canaliser leurs joueurs», justifie le Haut-Valaisan. De son côté, la commission de jeu et fair-play de l’Association cantonale vaudoise a annoncé des mesures plus fermes (suspensions plus longues) à l’encontre des fautifs lors de dérapages sur et en dehors des terrains.