Emballages cadeaux: Un partenariat entre Manor et un refuge pour animaux ulcère les internautes

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Emballages cadeauxUn partenariat entre Manor et un refuge pour animaux ulcère les internautes

Le magasin de Monthey demande à une association une flopée de bénévoles pour faire les paquets de Noël tous les jours du mois de décembre, en échange d’un don de 5000 fr.

La cinquantaine de bénévoles devront être disponibles entre le 9 et le 24 décembre, à raison de 7 h à 12 h de travail par jour.

La cinquantaine de bénévoles devront être disponibles entre le 9 et le 24 décembre, à raison de 7 h à 12 h de travail par jour.

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Le partenariat conclu entre Manor à Monthey et le refuge pour animaux de rente, La Bouche qui Rit, basé à Saxon (VS), fait bondir les internautes. L’association, en besoin urgent de fonds, a passé un accord lui demandant de dépêcher une flopée de bénévoles pour emballer les cadeaux des clients du magasin pendant les achats de Noël. Les postes doivent être occupés tous les jours entre le 9 et le 24 décembre, à raison de 7 h à 12 h de travail par jour, ce qui représente plus de 50 shifts à remplir. En échange, Manor s’engage à verser au refuge un don de 5000 fr.

«Avec plus de 530 heures à investir, ce n’est pas un don de 5000 fr. mais un salaire médiocre, avec moins de 10 fr. de l’heure par bénévole. Manor fait du profit, préférant faire passer ça pour une bonne action, alors qu’il devrait payer des employés bien plus cher pour faire ce travail», s’est insurgée une internaute sur Facebook. «C’est clairement tout bénef pour eux et de l’arnaque pour l’association», a déclaré une autre.

«On a vraiment besoin de sous»

«Certes, c’est une grosse pression de trouver autant de bénévoles, d’autant que ceux-ci seront externes au refuge, qui a lui aussi besoin de monde pour tourner, explique Wendy Pichard, directrice du refuge. Mais en même temps, les sous, on en a vraiment besoin.» Ce lundi, elle précise que la quasi-totalité des plages horaires ont pu être réparties entre une quinzaine de bénévoles, des habitués et des plus éloignés. «Ça va être un très gros mois de décembre», confirme-t-elle: une partie d’entre eux travaillent à côté et viendront sur leurs jours de congé.

Wendy Pichard ne s’attendait toutefois pas une telle avalanche de commentaires sceptiques, voire négatifs. «Qu’importe avec qui on collaborera, il y aura toujours des failles. Du 100% éthique, c’est impossible. Avec ce partenariat, je vois surtout une chance d’élargir notre visibilité. Car depuis le Covid, comme d’autres associations, nous faisons face à une baisse de dons et de bénévoles disponibles. Et l’hiver, il y a beaucoup plus d’abandons. C’est la saison la plus coûteuse pour les animaux de rente», poursuit-elle. 

Une plateforme de visibilité et un don doublé

De son côté, la chaîne de grands magasins, qui a approché le refuge, rappelle qu’elle collabore chaque année, et depuis trois ans, avec des associations dans le cadre de l’action «emballages solidaires». «Le principe est de mettre à leur disposition une plateforme pour qu’elles puissent récolter des dons en faveur de leur cause, explique Sandra Känzig, communicante. En plus, Manor Monthey engage environ 60 collaborateurs en CDD durant les mois de novembre et décembre pour les ventes de Noël, dont certains assurent, entre autres, la tenue et la gestion des tables d’emballage, ainsi que l’intégration et la formation des bénévoles, pour offrir un service de qualité à nos clients.»

Pour Manor, l’opération est généralement gagnante pour les associations. «D’expérience, la contribution de 5’000 fr. en faveur de l’association est doublée grâce aux dons des clients», ajoute Sandra Känzig. Wendy Pichard l’espère vraiment. L’enseigne assure que sa participation restera la même, indépendamment du nombre de bénévoles. «Si l’association n’arrive pas à en trouver suffisamment, nos employés CDD assureront le relais afin que le service proposé à nos clients soit assuré», conclut la communicante.

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