Les crises n’ont pas entamé la générosité des Romands

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SolidaritéLes crises n’ont pas entamé la générosité des Romands

Les organismes n’ont pas constaté une baisse des dons, mais ils craignent l’impact des crises sur les plus démunis.

La pandémie a notamment accru le nombre de donateurs.

La pandémie a notamment accru le nombre de donateurs. 

Moritz Hager

Covid, guerre en Ukraine, coûts de l’énergie, inflation: les crises se succèdent depuis plus de deux ans et demi. Pourtant pas de quoi diminuer la solidarité de la population, semble-t-il.

Durant la pandémie, les organismes caritatifs n’ont en effet pas constaté de baisse, bien au contraire: la Croix-Rouge, qui n’a «jamais dû faire face à une diminution ces dernières années», a connu une hausse de 10% de ses donateurs. De son côté, le Centre social protestant (CSP) Genève relate une augmentation exceptionnelle de près de 40% des dons et d’un tiers du nombre de donateurs entre 2019 et 2020. Une tendance à attribuer au contexte et qui ne s’est pas poursuivie, note-t-il toutefois. Quant à la Chaîne du Bonheur, elle a collecté près de 45 millions pour la Suisse et plus de 15 millions pour des projets internationaux.

«Toujours au rendez-vous»

«Les situations de crise entraînent un élan de solidarité en faveur de ceux qui ont besoin d’aide», relève Fabrice Boulé, responsable de la communication pour la Suisse romande de Caritas, qui a reçu 6 millions de francs lors du Covid. Pour les victimes de la guerre en Ukraine, la Chaîne du Bonheur a ainsi réalisé la deuxième plus grosse collecte de son histoire, avec 127 millions, indique Corinne Bahizi, responsable de communication: «En définitive, la solidarité des Suisses est toujours au rendez-vous.»

Pas de grosse baisse prévue

S’il est difficile d’évaluer l’impact de l’inflation ou de la crise énergétique sur les dons, «nous ne constatons pas de diminution et nous ne prévoyons pas de baisse», rapporte Katharina Schindler, porte-parole de la Croix-Rouge, soulignant que la situation «peut toutefois évoluer rapidement». Au CSP, «on imagine que les donateurs qui donnaient 10 francs ne pourront plus le faire par manque de moyens», indique Patricia Buchet, responsable de la recherche de fonds.

«Défi très préoccupant»

C’est surtout sur les bénéficiaires déjà touchés par la crise du Covid que les craintes se portent, dit-elle: «C’est difficile à quantifier, mais on redoute un impact sur la classe moyenne inférieure qui ne peut accéder aux prestations sociales et qui pourtant n’arrive pas à faire face aux charges courantes ou à des factures exceptionnelles, explique la responsable. C’est un défi très préoccupant.»

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