CybersécuritéLes communes vaudoises s’inquiètent d’être piratées
Syndics et conseillers municipaux ont participé en nombre à une séance d’information dédiée aux attaques informatiques, jeudi soir à Savigny. Tous estiment leur commune mal protégée.
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«Qui pense être bien protégé dans sa commune?» À la question lancée par l’un des quatre spécialistes en cybersécurité qui animaient la séance de sensibilisation réservée aux représentants des communes vaudoises, personne n’a levé la main! Et pourtant ils étaient nombreux dans la salle, près de 80, au Forum de Savigny (VD) jeudi soir. D’ailleurs, un an plus tôt, la soirée dédiée à la même thématique n’avait attiré… qu’une dizaine de curieux.
Depuis, le sujet est devenu incontournable. La commune de Rolle ce printemps, puis celle de Montreux en octobre, ainsi qu’un prestataire jeudi dernier, ont subi les assauts de pirates. D’autres entités, comme le Gymnase de la Broye ou même la Cinémathèque suisse ont fait les frais de piratage de leur système informatique cet été.
Pas étonnant donc que la soirée organisée par l’Union des communes vaudoises (UCV), qui compte 277 communes sur les 302 du canton de Vaud, ait connu du succès. Durant 2 h 30, les prises de notes furent nombreuses à chaque conseil (lire encadré) des experts de la Confédération, du Canton et du label Cyber Safe.
Mesures pas si coûteuses
Municipal à Ollon, Nicolas Croci Torti a rassuré ses pairs. Sa commune vient d’être auditée et a reçu le label Cyber Safe, délivré par une association à but non lucratif. Les frais engendrés par la mise en place de mesures ont été couverts par le budget habituel consacré à l’informatique de l’administration boyarde.
«Nous devrions aussi apprendre à utiliser les e-mails», a lancé dans la salle l’un des participants. Car les messageries sont l’une des portes d’entrée pour les criminels, avec l’utilisation de logiciels malveillants. Une nouvelle version d’Emotet a été détectée récemment. Un utilisateur qui pense avoir malencontreusement cliqué sur une pièce jointe corrompue ou un lien dangereux doit l’annoncer, sans avoir honte, ont insisté les orateurs.
L’UCV va organiser d’autres cours sur cette problématique, en particulier à l’attention des petites collectivités.