«Le prévenu m’a demandé de le tuer après l’audition»

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Yverdon-les-Bains (VD)«Le prévenu m’a demandé de le tuer après l’audition»

L’Afghan accusé d’avoir tué une jeune compatriote fin 2019 est jugé depuis lundi. L’homme nie en bloc.

Le corps avait été retrouvé à l’embouchure du Bey.

Le corps avait été retrouvé à l’embouchure du Bey.

VQH/Jean-Paul Guinnard 

Près de trois ans après les faits, un Afghan est jugé à Yverdon-les-Bains. L’homme est prévenu d’assassinat, subsidiairement de meurtre. Le 6 janvier 2020, le corps de Sara, 17 ans, avait été retrouvé à l’embouchure du Bey, à l’extérieur de la ville. Une découverte qui avait mis fin à un suspense macabre de dix jours. Le 27 décembre, Sara, Afghane elle aussi, avait disparu alors qu’elle devait rencontrer son ami, Nour*, pour rompre avec lui. L’autopsie révélera qu’elle est morte étranglée. Nour, âgé de 19 ans au moment des faits, avait avoué l’homicide de Sara un jour après la levée du corps.

D’entrée de cause, l’avocat du prévenu, Me Ludovic Tirelli a demandé que le procès-verbal de l’audition des aveux soit retranché du dossier. Alors assisté par un autre défenseur, Nour aurait été victime «de méthodes d’audition illicites». Il venait d’apprendre la découverte du corps et était pris de vertiges et de nausées. Vacillant, il avait été soutenu par un policier, laissant supposer une empathie de sa part.

Ce jour-là, le prévenu avait complètement craqué. «On lui a montré les preuves, et il s’est écroulé», a relaté à la barre l’enquêteur en chef. «Le fait d’avoir des émotions fortes ce jour-là lui a permis de dire des choses qui étaient trop lourdes pour lui. C’est peut-être pour ça qu’il a voulu continuer l’interrogatoire. Il m’a demandé de le tuer après l’audition», a assuré le policier.

*Prénom d’emprunt

Ambiance tendue

En présence de la famille de la victime, l’ambiance a parfois été tendue entre un prévenu fluet, qui était arrivé campé sur des béquilles mais déterminé, voire vindicatif, et un président, Donovan Tesaury, ferme qui n’a, par séquences, rien fait pour cacher son agacement face à l’attitude de l’accusé. «Je ne l’ai pas tuée», a juré Nour. Son ADN a été retrouvé sur les lacets qui ont servi à l’étranglement de la victime? «Je ne peux pas l’expliquer», a-t-il simplement dit.

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