Annecy (F)En vieille ville, les bâtiments s’effritent de plus en plus
En deux ans, le nombre de mesures de protection imposées par la Ville pour des raisons de sécurité a été multiplié par dix. Le vieillissement du patrimoine est évidemment en cause, mais les changements d’habitudes aussi.
Les ruelles de la vieille ville d’Annecy (F) et ses canaux sont toujours une des plus belles cartes de visite de la cité haut-savoyarde. Mais, depuis quelque temps, des filets anti-chute de pierres sont apparus sur certaines façades, des passages sont soutenus par des étais et des devantures d’immeuble sont barricadées. Il s’agit de mesures de protection urgentes prises pour éviter les risques d’effondrement de planchers, de murs ou d’éléments de façade, explique «Le Messager». Les bâtiments concernés font l’objet d’arrêtés de péril, une procédure qui était plutôt rare, mais qui tend à se multiplier. Selon une conseillère municipale, leur nombre est passé de deux à vingt par année, en moyenne.
Une hausse exponentielle que confirme un ingénieur et expert, qui intervient sur mandat de la mairie. Il parle d’une «aggravation nette», estimant qu’en deux ans, le nombre d’arrêtés de péril a été multiplié par 8 ou 10. Le vieillissement du patrimoine est évidemment en cause. Mais l’expert estime aussi que les rénovations des locaux jouent un rôle: les logements sont modernisés, les espaces redistribués et la suppression de cloisons porteuses ou l’ajout de dalles en béton peuvent avoir des répercussions fâcheuses, même sur les bâtiments voisins. Toutefois, il n’y a pas lieu de craindre un effondrement: selon lui, la mairie et divers autres intervenants veillent au grain.