GenèveUne nouvelle arme contre les bactéries antibiorésistantes
Une équipe de l’Université a découvert qu’un médicament pour l’herpès était susceptible d’affaiblir les bactéries insensibles à l’action des antibiotiques.
Une équipe de l’Université de Genève a trouvé un moyen de lutter contre une bactérie résistante à la plupart des antibiotiques. Le contexte décuple l’intérêt de cette découverte. Ainsi que l’explique l’institution dans un communiqué diffusé ce vendredi, «l’utilisation irraisonnée d’antibiotiques a poussé les bactéries à développer des mécanismes de résistance face à ce type de traitement». A tel point que ce phénomène est aujourd’hui considéré par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) «comme l’une des plus grandes menaces pour la santé. L’absence de traitements contre ces bactéries devenues multirésistantes pourrait en effet nous ramener à une époque ou des millions de personnes mouraient de pneumonie ou de salmonelle.»
Les scientifiques se sont concentrés sur la bactérie Klebsiella pneumoniae, à l’origine de nombreuses infections respiratoires, intestinales et urinaires, résistante aux antibiotiques courants et dont certaines souches sont mortelles pour 40% à 50% des malades. Ils ont cherché un moyen de l’affaiblir pour qu’elle ne puisse plus échapper au système immunitaire. Et ils ont découvert qu’un médicament déjà existant pour combattre l’herpès, l’edoxudine, la rendait vulnérable. Cette stratégie comporte un atout non négligeable: en fragilisant cette bactérie sans la tuer, le risque qu’une résistance apparaisse est limité. Après ce succès en laboratoire, l’efficacité d’un tel traitement chez l’être humain doit maintenant être confirmée.