Lausanne: Filmée chez elle par un voyeur: «On ne peut rien faire», répond la police

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LausanneFilmée chez elle par un voyeur: «On ne peut rien faire», répond la police

Victime d’un voyeur le mois passé, une Lausannoise a appelé le 117. L’interlocutrice qu’elle a eue au bout du fil a mal réagi. La police le reconnaît.

TDG/Lucien Fortunati

Il était un peu plus de 21 heures le 26 septembre, quand Sylvie* a aperçu un téléphone portable glissé sous son store alors qu’elle était nue chez elle. Habitant seule dans un appartement au rez-de-chaussée, la jeune femme n’a pas osé lever son store pour voir qui tenait le smartphone. Paniquée, elle a en revanche composé le 117.

Une collaboratrice de la Centrale vaudoise de police lui a demandé: «Avez-vous vu qui tenait le téléphone portable?» Sylvie a répondu par la négative. La standardiste a poursuivi: «Pouvez-vous aller voir s’il y a encore quelqu’un?» Le voyeur avait, sans surprise, pris la poudre d’escampette. Dans l’incapacité d’identifier l’auteur du forfait, la Lausannoise est alors tombée des nues lorsque son interlocutrice lui a tout simplement déclaré «Alors on ne peut rien faire», avant de lui conseiller, si elle se sentait en danger, d’aller passer la nuit chez des proches. C’est finalement une personne de la famille de la victime qui est venue dormir chez elle.

Alors on ne peut rien faire

Une standardiste du 117

«Le ton était sec, dépourvu d’empathie alors que j’étais choquée. Je ne me suis pas sentie entendue en tant que victime. Cela m’a d’autant plus sidérée que c’était une femme au bout du fil», déplore Sylvie, qui témoigne pour éviter que d’autres femmes soient confrontées à une telle attitude.

Sylvie n’est pas allée travailler le lendemain. Elle a appelé la police lausannoise pour se renseigner sur les démarches à effectuer sur l’infraction subie. «Là, l’agent qui m’a répondu s’est montré compatissant. Il s’est dit désolé de la prise en charge qui m’avait été réservée la veille.»

La police: «Il aurait fallu engager une patrouille»

La police vaudoise reconnaît que la situation a été mal gérée par la collaboratrice du 117. «La prise en charge de cet appel aurait nécessité l’engagement d’une patrouille. Ça aurait permis de rassurer la victime, mais aussi de trouver, peut-être, des éléments utiles à l’enquête», commente le commissaire principal Jean-Christophe Sauterel. Le directeur de la communication de la police vaudoise assure: «Nous allons tirer les enseignements de cette affaire dans une préoccupation constante de garantir une prestation de qualité aux citoyens.» La Centrale vaudoise de police traite en moyenne 624 appels d’urgence par jour.

* Prénom d’emprunt

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