NeuchâtelLe père des jumeaux reste sous le coup d’un mandat d’arrêt international
Le Ministère public neuchâtelois a tenu un point presse, mardi. Pour l’heure, la Suisse refuse de délivrer un sauf-conduit au père des jumeaux ainsi qu’à ses deux complices.
Le Ministère public neuchâtelois a donné un point presse mardi pour éclaircir tant que faire se peut les circonstances de l’enlèvement des jumeaux espagnols, le 14 octobre dernier à la Chaux-de-Fonds (NE). L’information principale qui en est ressortie: le père reste sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Une demande de commission rogatoire a été adressée à l’Espagne puisque, à ce stade de la procédure, la Suisse n’a pas voulu délivrer de sauf-conduit au père des jumeaux et à ses deux complices leur permettant de se rendre en Suisse pour être auditionnés sans être arrêtés. Ces derniers avaient été libérés par la justice française, en fin de semaine dernière.
Le procureur général Pierre Aubert a notamment justifié cette décision par un risque de récidive important, au vu de la planification minutieuse et de l’exécution bien rodée du plan d’enlèvement. Les faits avaient eu lieu dans des circonstances violentes, selon les témoignages de la mère et de la grand-mère. Cette dernière, qui gardait les enfants, avait notamment eu plusieurs côtes cassées.
La version de la mère jugée plus crédible que celle du père
«Les déclarations du père (ndlr: celles relayées par la presse) ne sont pas compatibles avec les faits. Des éléments objectifs de preuve tendent plutôt à corroborer la version de la maman», a déclaré la procureure Sarah Weingart, chargée de l’affaire. Mandaté par le Ministère public neuchâtelois, un médecin légiste a en effet jugé que les blessures constatées sur la grand-mère étaient compatibles avec son témoignage.
Revenant sur le refus d’extradition signifié par la France à la Suisse, le procureur général Pierre Aubert a regretté une incompréhension entre les deux pays. «La France craignait que la Suisse ne respecte pas le principe de la spécialité (ndlr: selon lequel la personne extradée ne peut pas être détenue pour un fait antérieur et différent de celui qui a motivé la demande d’extradition, par exemple les différentes plaintes déposées par la mère par le passé). Nous avions fait part de l’éventualité d’un mandat complémentaire et cela a été mal compris.»