GenèveViolences faites aux femmes, «il y a encore du travail»
Si des efforts ont été faits pour lutter contre les violences à l’égard des femmes, les lieux d’accueil et les moyens financiers manquent encore.
«Nous avons amélioré l’aide et le soutien pour lutter contre les violences faites aux femmes, mais il reste encore beaucoup de travail», a résumé Nathalie Fontanet. Vendredi, la conseillère d’Etat à la tête du Département des finances et des ressources humaines (DF) a présenté les résultats du plan d’action du Canton. Depuis le début de la législature (2018 à 2023), plusieurs mesures ont été prises pour endiguer les violences à l’égard des femmes.
Aide et soutien aux victimes
La mise en place d’un service externe de soutien aux victimes de violences domestiques en fait partie. «Il s’adresse aux femmes qui ne peuvent pas tout de suite être prises en charge dans un foyer.» Entre octobre 2021 et octobre 2022, 117 situations ont été suivies. «Le premier bilan est très positif», s’est réjouie la magistrate. Cette nouvelle prestation, développée avec le foyer Arabelle, sera maintenue jusqu’à fin 2023, puis pérennisée.
En matière d’hébergement, des améliorations ont également été apportées. Mercredi, le Conseil d’Etat a attribué une aide financière pour la création de dix logements-relais, qui s’ajouteront à la trentaine déjà en place. «Ces appartements doivent permettre aux victimes de violences de retrouver une vie normale, tout en libérant de la place dans les structures d’urgence». Afin de faciliter l’accès à un logement à ces personnes, l’élue PLR souhaite également développer un modèle d’attestation, reconnue par les Fondations Immobilières de Droit Public.
Moyens financiers insuffisants
Malgré tout, «les lieux d’accueil manquent encore et des efforts doivent continué d’être faits», a souligné la conseillère d’Etat. Plus globalement, elle a rappelé que les moyens financiers accordés par les cantons pour lutter contre les violences faites aux femmes restent insuffisants. «Nous devons examiner la possibilité d’augmenter cette enveloppe dans le cadre de la prochaine législature.» En 2022, un peu plus 4,8 millions ont été alloués à cette problématique.
Pas plus tard que mardi, un rapport d’experts européens mettait en lumière les lacunes suisses en matière de lutte contre les violences.
«Une violence sur deux est domestique»
Mais le chemin est encore long. L’an dernier, la part des violences domestiques a augmenté. Alors qu’elles représentaient 48% des violences en tout genre en 2020, elles ont atteints 50% en 2021. «Une violence sur deux est une violence domestique. Les chiffres restent importants», a souligné la patronne du DF.
Prévenir le harcèlement
L’Etat a aussi mis l’accent sur la prévention du harcèlement sur le lieu de travail et dans l’espace public. Ainsi, l’ensemble du personnel de l’Etat a dû suivre une formation en ligne. Tout comme les forces de l’ordre. Ce nouvel outil a été mis à disposition de toutes les entreprises du canton. Quelque 56 PME ont bénéficié d’un accompagnement de la part des autorités. Enfin, le gouvernement finance un dispositif de labellisation des lieux de fête et de nuit et apporte un soutien pour sensibiliser le personnel des maisons de quartier.
Vous avez été témoin, victime ou auteur·e de violence?
Police: 117
Urgences médicales: 144
Stop violence (24/7): 0840 110 110
La Main Tendue (adultes, 24/7): 143
Pro Juventute (jeunes, 24/7): 147
Centres d’aide aux victimes LAVI
Violencequefaire (anonyme et gratuit, réponse dans les 3 jours)