Le parking de la place d’Armes se mue en champ de bataille

La hache de guerre est définitivement déterrée dans la Cité thermale. Après avoir essuyé moult oppositions, dont celle du Canton de Vaud, le futur parking souterrain de la place d’Armes d’Yverdon a été redimensionné (lire encadré) afin de tenir compte des critiques. Et le syndic Pierre Dessemontet de qualifier le projet de: «ambitieux et novateur, techniquement consolidé, réaliste politiquement et en adéquation avec les objectifs du Plan climat cantonal». Le socialiste s’est ainsi montré convaincu de l’alternative proposée: «Il y a des gens qui veulent 1200 places pour les voitures, mais aussi d’autres qui n’en veulent pas du tout! Nous tentons une voie médiane et nous la défendrons!»

Mais au lieu d’apaiser les tensions, la nouvelle mouture présentée mercredi a mis le feu à l’exécutif de la deuxième ville du canton. Alors que la majorité rose-verte de la Municipalité se ventait de faire la part belle à la mobilité douce, le municipal PLR Christian Weiler a, lui, convié la presse une heure plus tard pour rompre la collégialité. «Si on veut avoir des ambitions, il faut en avoir les moyens», a réagi l’élu, qui n’a pas caché ses craintes, notamment celle de devoir revoir de fond en comble l'accord avec le promoteur privé qui s’était engagé à injecter une cinquantaine de millions de francs dans ce chantier. Se pose également la question de la rentabilité d’un parking deux fois plus petit qu’initialement prévu.

De plus, soucieux de préserver l’activité commerciale du centre-ville, l’infirmier de formation a joué de la formule: «on veut soulager les poumons en tuant le cœur». Pour rappel, une pétition initiée par les commerçants, munie de 3700 signatures, réclame un parking souterrain de 1000 places. Ainsi, Christian Weiler et son parti, qui estiment qu’«un parking de 800 places est justifiable», ont brandi la menace du lancement d’une initiative populaire allant dans ce sens. Yverdon n’est pas prêt pour la paix des braves.