Jura: Sans le cigarettier, c’est le désespoir au Café du Battoir

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JuraSans le cigarettier, c’est le désespoir au Café du Battoir

La fermeture annoncée de la fabrique de cigarettes BAT jette un froid à Boncourt, jusque dans le bistrot qui a pris son nom de l’émission «52 minutes».

Non, le patron du Café du Battoir à Boncourt ne s’appelle pas Jean-Bernard Prêtre, personnage inventé par les humoristes Vincent Kucholl et Vincent Veillon pour leurs émissions «52 minutes» sur RTS Un et «120 secondes» dans la matinale de La Première. Son nom? Kamal Ahmed. Depuis l’annonce de la fermeture de la fabrique de cigarettes BAT, son moral est dans ses chaussettes.

Le Café du Battoir n’existait pas à Boncourt. Mais à La Rotonde, rebaptisée furtivement Alléluia, un client a glissé une idée au patron: «Pourquoi ne pas surfer sur le succès de l’émission?». Conseil retenu: Kamal Ahmed a nommé son établissement Café du Battoir, sans pour autant faire des spaghettis aux oignons sa spécialité, à la route de France 34.

Avant la douane

Dans sa rue, juste avant la douane française, il y a des stations-service d’un côté et de l’autre un service de péripatéticiennes, vu qu’en France l’essence est souvent plus chère et la prostitution interdite. L’autre jour, il n’y avait aucun client à midi au Café du Battoir avant l’arrivée d’Yves et Sylvain. «Le vendredi soir, il n’y a plus une place de libre», rectifie le patron.

«Les clopes et Boncourt, une histoire d’amour», comme le répète le personnage de Jean-Bernard Prêtre? L’idylle a fait long feu: «J’arrête de fumer!» assène le patron du Battoir au matin.ch, avant de rectifier: «Je change de marque! Tout le cheni, mais pas BAT», dit-il devant un paquet de Parisienne.

Monsieur Charles

Au Café du Battoir, on sait que le cigarettier Gérard Burrus était «droit dans ses bottes», quand il était l’aide de camp du Général Henri Guisan. Toute la dynastie est respectée, en dépit parfois d’un mélange des prénoms. «Monsieur Charles était sensationnel!» assène d’un coup Régis, arrivé après Yves et Sylvain.

Ce ne sont pas les fondateurs de la fabrique qui sont maudits aujourd’hui au Café du Battoir, mais les repreneurs. Quand il a remplacé un grand brasseur par «L’Avenir» brassée à La Chaux-de-Fonds, Kamal Ahmed a montré son attachement aux produits de proximité.

D’origine syrienne, né à Zurich, le tenancier du Café du Battoir a posé ses valises à Boncourt par amour. Pas celui pour les clopes. Divorcé depuis belle lurette, il sait que vendre sa maison sera difficile, mais ses pensées vont aux employés de BAT qui ont remis leur destinée aux mains des syndicats. «C’est un sacré coup, on a mal pour les familles», confie-t-il au matin.ch.

«Les deux comiques sont très justes», disent les clients du Battoir, Yves et Sylvain, à propos de Vincent et Vincent. Pour l’avenir du village, les opinions sont faites: «C’est fini, terminé». Sauf que parfois, des bandes de copains vaudois ou genevois font le déplacement du Café du Battoir…

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