Suisse romandeOrdi obligatoire en classe: le Valais est pour, Vaud est plus frileux
Dans le canton de Fribourg, pour les élèves du secondaire II, le laptop est désormais exigé en classe. Mais la mesure inquiète aussi.
«Certains enseignants s’inquiètent de la santé des élèves exposés aux écrans et questionnent aussi sa plus-value pédagogique», rapporte Lionel Roche, secrétaire syndical au SSP Fribourg, chargé de l’enseignement postobligatoire. Ce dernier réagit à l’introduction de l’approche BYOD («Bring your own device» ou «Prenez vos appareils personnels») au secondaire II.
Dans le canton de Fribourg, pour quelque 1500 élèves de première année, l’ordinateur personnel est obligatoire en classe depuis la rentrée d’août (voir reportage ci-dessous). Le Canton y voit un moyen, pour les étudiants, d’accéder plus facilement aux ressources numériques actuelles, tandis que, parmi les maîtres, où «les retours sont mitigés», certains perçoivent «un facteur de division», avec la «fracture générationnelle» qui en découle.
Quid des autres cantons?
En Valais, l’approche est expérimentée depuis plusieurs années dans les Ecoles de commerce de Martigny et de Sierre. Le Département de la formation entend «généraliser la mesure au secondaire II». «À ce degré, les ordinateurs portables font partie du matériel personnel. Les expériences menées montrent d’ailleurs que presque tous les étudiants en possèdent un aujourd’hui», déclare Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement.
Le Canton de Vaud se montre, lui, plus prudent. Les enjeux doivent encore être analysés. Les autorités ne se sont pas encore prononcées, mais, d’après Lionel Eperon, directeur général de l’enseignement postobligatoire, «il faudra tenir compte des ménages dont les conditions socio-économiques ne permettent objectivement pas de faire face à ce type de dépenses additionnelles, en regard du principe de l’égalité des chances».
À noter que des associations vaudoises d’enseignants questionnent actuellement la plus-value pédagogique de l’enseignement par le numérique. Celles-ci ont d’ailleurs lancé une pétition demandant au Canton de geler la généralisation du projet d’éducation numérique, le temps d’en analyser les enjeux.
Pour en revenir au déploiement BYOD au secondaire II, celui-ci se veut progressif du côté neuchâtelois, mais il n’est en revanche pas à l’ordre du jour dans les cantons de Genève et du Jura.