Prilly (VD)«Ce déni de démocratie est inacceptable et dangereux»
Jeudi soir, le camp bourgeois prilléran a claqué la porte du Conseil communal, avant un vote relatif à des logements abordables. La gauche s’insurge, la droite se défend.
«La droite prillérane a préféré empêcher le Conseil de délibérer afin d’assurer les intérêts des promoteurs immobiliers. Ce déni de démocratie est inacceptable et dangereux», fustigent le PS et les Verts de la commune de l’Ouest lausannois, dans un communiqué. Jeudi soir, le Conseil communal devait voter un préavis relatif à un droit de préemption concernant l’acquisition d’une parcelle privée de 62 millions de francs, destinée à accueillir 200 logements abordables. Mais, opposés au fait que la Ville veuille privilégier une société coopérative face à trois autres acquéreurs initiaux, le PLR, le Centre, les Vert’libéraux et l’UDC ont quitté la salle.
Bien qu’ayant la majorité, la gauche, dont seuls 34 élus étaient présents ce soir-là, n’a pas pu voter sur cet objet. À trois sièges vides près, le quorum n’était plus atteint, rapporte «24heures». En effet, le Conseil communal ne peut délibérer que si les élus présents forment la majorité absolue du total de ses membres. «Cette prise en otage des institutions est indigne de notre démocratie», dénonce la gauche.
«La droite n’a pas eu le choix»
«C’est une réaction forte sur la forme, on peut ne pas en être fier, mais mise devant le fait accompli, la droite n'a pas eu d’autre choix, répond, à son tour, Philippe Schroff, président de la section du PLR de Prilly. La municipalité a été chercher la Société coopérative d’habitation Lausanne comme partenaire externe pour bricoler ce montage financier et contourner la loi sur la préservation et la promotion du parc locatif.»
L’élu estime que «la vision monocorde et sans concession de la gauche a renforcé la volonté commune» de claquer la porte de la séance. «Cette piste avait été discutée en amont mais elle n’était pas privilégiée», précise-t-il. Tout en rappelant que chaque membre du Législatif est en droit, à tout moment, de ne plus prendre part aux votes. «Cela dit, si tous les membres du PS et des Verts avaient été présents, ils auraient pu faire passer le préavis, à eux seuls», ajoute Philippe Schroff.
Affaire à suivre
La gauche a demandé à ce qu’une autre séance soit organisée, «pour que le Conseil puisse valablement et démocratiquement décider sur cet objet». Le président de l’assemblée l’a agendée à mardi soir. Mais «la droite se pose la question de la validité de cette convocation».
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