Genève/VaudCondamnées pour avoir prêté une e-trottinette à leur ado
Deux mères ont écopé de 300 et 500 francs d’amende pour avoir laissé leur enfant mineur conduire un véhicule électrique, sans l’âge et le permis requis.
Alors que les e-trottinettes connaissent un incroyable succès auprès des jeunes, certains parents restent mal informés quant aux conditions d’utilisation. Une méconnaissance qui peut coûter cher. Deux mères l’ont appris à leurs dépens, en octobre dernier. Toutes deux ont été condamnées pour avoir prêté leur véhicule électrique à leur progéniture de 13 et 14 ans.
Convoquées au poste de police
«J’ai laissé ma fille conduire ma trottinette électrique et c’est avec surprise que j’ai découvert qu’il fallait un permis pour ces engins», raconte une quadragénaire domiciliée à Orbe (VD). Ce soir-là, en juillet 2022, mère et fille ont été convoquées au poste de police pour s’expliquer. Quelques mois plus tard, le couperet est tombé: l’ado de 14 ans et sa génitrice ont été sanctionnées, l’une pour avoir conduit sans le permis requis, l’autre pour avoir autorisé la jeune mineure à le faire. La mère a écopé de 10 jours-amende à 40 francs avec sursis et d’une amende de 300 francs. «Ça fait mal!» confie la Vaudoise.
760 francs à payer
À Genève, même scénario pour la maman d’un garçon de 13 ans, en mars dernier. Là encore, elle lui a prêté son véhicule électrique. Erreur, car l’enfant n’avait pas l’âge requis pour conduire sur la voie publique. «Les motivations de la prévenue relèvent d’une attention insuffisante», a estimé le Ministère public. Elle a écopé de 30 jours amende à 30 francs avec sursis, ainsi que d’une prune de 500 francs. Elle devra également s’acquitter des frais de procédure, qui s’élèvent à 260 francs.
Des dénonciations rares
Pourtant, rares sont les dénonciations de la police à l’encontre des parents mal informés, assurent les forces de l’ordre des deux cantons. «Nous faisons principalement de la sensibilisation et de la prévention. C’est un phénomène récent. Il s’agit d’abord d’informer les gens et non de leur taper sur les doigts», confie Alexandre Brahier, porte-parole de la police genevoise. Pour son homologue vaudoise, Florence Frei, c’est du jamais-vu. «Les policiers ne dénoncent pas les parents. En revanche, dans leur rapport destiné au pouvoir judiciaire, ils livrent une explication sur la manière dont le véhicule est arrivé entre les mains du jeune.» Libre ensuite au Parquet de sanctionner ou non les adultes.
Le Ministère public s’explique
Le Ministère public vaudois, lui, rappelle qu’en rendant son ordonnance pénale, il a appliqué la Loi sur la circulation routière. «Ce qui est valable pour une automobile, un scooter ou un cyclomoteur l’est également pour une trottinette électrique: toute personne qui confie à quelqu’un un véhicule nécessitant un permis de conduire doit s’assurer que ce dernier est bien titulaire d’un tel document.»