CFFGare de Lausanne: des travaux «pour une dizaine d’années»
Après l’annonce de l’interruption des travaux à la gare de Lausanne et du report du projet, les élus romands veulent des réponses précises, qui restent évasives.
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Quelles sont les conséquences de l’interruption et des retards du chantier de la gare de Lausanne (Isabelle Pasquier-Eichenberger, V/GE)? Quand les travaux pourront-ils être terminés (Jean-Pierre Guin, UDC/VD)? Est-ce que la gare pourra quand même accueillir 200’000 passagers par jour dès 2030 (Olivier Feller, PLR/VD)? Quels sont les surcoûts engendrés par les retards par rapport au planning initial (Raphaël Mahaim, V/VD)? Le sort de la gare de Lausanne a causé un certain nombre d’interrogations ce lundi au Conseil national lors de la traditionnelle Heure des questions.
Depuis l’annonce, le 11 octobre dernier, du renvoi du projet d’agrandissement de la gare de Lausanne à cause de problèmes statiques, les élus romands demandent des précisions au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) et à sa cheffe, pour quelques semaines encore, Simonetta Sommaruga.
«Une dizaine d’années»
Le 14 septembre, lors de la session d’automne, la cheffe du DETEC avait répondu que le calendrier des travaux pouvait être tenu. Aujourd’hui, les retards sont confirmés: «Dans son rapport, fin 2021, l’OFT annonçait une mise en service échelonnée, répond ce lundi le DETEC, s’achevant en 2032. Au vu des derniers développements, cette date sera certainement dépassée. La durée totale prévue des travaux principaux est d’environ une dizaine d’années. Les CFF sont en train d’analyser le temps nécessaire au traitement des différentes charges.»
Pour garantir la sécurité
Quant à la sécurité et au confort des voyageurs, c’est une des raisons du renvoi des travaux: «C’est justement pour garantir que la gare de Lausanne permettra d’accueillir les voyageurs en toute sécurité que l’OFT a renvoyé le dossier aux CFF afin d’améliorer le concept statique de certaines parties de l’ouvrage. Aucune remise en question des offres prévues ou des cadences n’est liée à ces aspects statiques.»
Pas de conséquences sur d’autres chantiers
Quant aux conséquences de ce retard sur d’autres chantiers, notamment en Suisse romande, cela ne devrait pas être le cas, répond le DETEC: «Même si la situation est tendue en raison du volume important des projets, le retard des travaux à la gare de Lausanne n’est pas de nature à repousser d’autres chantiers ferroviaires.»
Quatre trains à l’heure entre Cully et Cossonay
Le DETEC admet tout de même «certaines conséquences sur des améliorations dans la région lémanique et vers Fribourg et la Suisse alémanique». En revanche il note une offre «partiellement liée aux travaux dans la gare de Lausanne, à savoir quatre trains du RER Vaud par heure entre Cully et Cossonay, qui sera déjà mise en service au changement d’horaire de décembre 2022».
Des surcoûts inévitables
Quant aux coûts supplémentaires de ce report, ils devront être évalués: «Il n’est à l’heure actuelle pas possible d’estimer les surcoûts engendrés par ces retards, note le DETEC. Dans un premier temps, il s’agit de consolider le planning du traitement des charges et des modifications de projet sur la base duquel un nouveau planning de mise en œuvre sera défini. Ce processus durera encore plusieurs mois. C’est uniquement à la suite de ce processus qu’une estimation des surcoûts pourra être effectuée par les CFF.»