GenèveUn homme acquitté en appel après deux ans de détention
Un gitan roumain avait été condamné en première instance à 6 ans et demi de prison pour un cambriolage ultraviolent. Il vient d’être libéré et sera indemnisé.
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Arrêté en Hongrie en octobre 2020, condamné en janvier 2022 à 6 ans et demi de prison pour brigandage aggravé par le Tribunal correctionnel, un gitan roumain de 48 ans a retrouvé sa liberté le 14 septembre. Après presque deux ans d’incarcération, il a été acquitté en appel, au bénéfice du doute. La quadragénaire qui avait été effroyablement tabassée voici onze ans, en octobre 2011, lors du cambriolage de son appartement de Varembé, ne saura donc probablement jamais qui lui avait fracturé la mâchoire, cassé les dents, brisé une côte et perforé un poumon, la laissant inconsciente entre la vie et la mort.
Témoignages insuffisants
«Ni images, ni ADN, ni empreintes: rien ne rattachait mon client à ce crime, explique son avocat Me Pierre Gomez. Seuls des témoignages l’incriminaient. Le verdict de première instance reposait donc entièrement sur l’appréciation des juges. En appel, ces témoignages n’ont pas été considérés suffisamment crédibles.»
L’homme aujourd’hui libre, qui n’a jamais nié s’adonner au vol de cuivre et de chevaux depuis l’enfance, avait en revanche toujours contesté être l’auteur des violences infligées à la victime. Lors de son procès en 2020, il avait assuré se trouver en Roumanie à l’époque des faits. Il avait néanmoins été condamné sur la foi des témoignages de cinq compatriotes, dont la présence sur les lieux était, elle, établie: ils avaient écopé de peines de 3 à 5 ans de prison en 2013, pour divers brigandages commis à Genève, mais pas pour le passage à tabac – perpétré selon eux par celui qui est aussi leur cousin éloigné.
Compensation à calculer
En raison de son acquittement, la justice genevoise devra désormais lui verser une indemnité, «qui a été acceptée sur le principe, détaille Me Gomez. Son montant exact doit dorénavant faire l’objet d’un calcul.» Normalement, une journée de détention injustifiée est compensée à hauteur de 200 francs, «mais cette somme est réduite en cas d’incarcération de longue durée», explique l’avocat.