Genève veut investir un milliard pour des bâtiments moins énergivores

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GenèveUn milliard investi pour des bâtiments moins énergivores

Le Conseil d’Etat veut mettre le paquet pour rénover son parc immobilier et offrir de la prévisibilité aux entreprises.

Le Conseil d’Etat veut mettre le paquet pour assainir rapidement son parc immobilier.

Le Conseil d’Etat veut mettre le paquet pour assainir rapidement son parc immobilier.

Getty Images/iStockphoto

Un milliard de francs! Le Conseil d’Etat a annoncé ce mercredi vouloir investir cette somme astronomique dans la rénovation énergétique de ses bâtiments d’ici 2036. Jamais, dans l’histoire de Genève, un projet de loi d’un tel montant n’avait été soumis au Grand Conseil. Il s’agit en particulier de réduire les émissions de CO₂ du parc immobilier de l’Etat. De 2005 à 2021, elles ont déjà fondu de 33%. «On doit atteindre -60% d’ici 2030, a expliqué le conseiller d’Etat chargé des infrastructures Serge Dal Busco. En seize ans, nous avons parcouru la partie la plus facile du chemin. Les derniers 27% seront plus difficiles et plus coûteux à réaliser.»

Encourager les entreprises à former et à engager

Le Conseil d’Etat a choisi de proposer une loi globale pour débloquer d’un coup une très grosse somme, plutôt que de multiplier les petits projets pour tel ou tel bâtiment (l’Etat en possède 1600, d’une valeur estimée de 9 milliards de francs). Surtout, «en annonçant un tel volume financier, on répond au souci de prévisibilité du secteur de la construction, expose Serge Dal Busco. Cela permet aux entreprises de planifier», notamment en matière de formation et de main-d'œuvre, dont le manque actuel est «un souci». Là, les sociétés auront des carnets de commandes garantis. «Dès 2027-2028, lorsque le projet aura atteint son rythme de croisière, l’Etat investira environ 100 millions de francs par an», a assuré l’élu.

Consommer moins et mieux

Le Conseil d’Etat veut agir principalement sur deux plans. La rénovation de l’enveloppe des bâtiments, d’une part: fenêtres, menuiserie, isolation. Il y injectera 600 millions. La diminution de l’utilisation des combustibles fossiles, d’autre part: remplacement des chaudières à mazout et à gaz, raccordement au réseau Genilac ou aux pompes à chaleur. Ce volet récupérera 200 millions. Par ailleurs, 170 millions iront à «l’optimisation énergétique» et 30 millions à la végétalisation, notamment des toits. Il s’agit donc, d’ici 2030, de ramener l’indice de dépense de chaleur (IDC) moyen du parc à 350 mégajoules/m² , contre 390 MJ/m² à ce jour («consommer moins»); et de réduire les émissions de CO₂ d’environ 9000 tonnes par an («consommer mieux»).

L’un des six milliards «climat»

Ce milliard s’inscrit dans le plan décennal des investissements présenté par le Conseil d’Etat en septembre 2021. Il l’avait alors fait bondir de 37%, en pleine pandémie, le portant à 11 milliards de francs (au lieu de 8 milliards projetés l’année précédente), dont 6 milliards attribués à la seule transition écologique. A l’époque, Serge Dal Busco l’avait justifié ainsi: «Nous avons la volonté d’investir pour décarboner. La prochaine crise qui pourrait arriver est encore plus grande que la crise du Covid, c’est celle du climat.» L’exécutif a joint hier le geste aux paroles, le milliard réclamé au Parlement étant l’un des six milliards «climat» annoncés alors. Il espère qu’il pourra en disposer dès ce printemps.

Plusieurs projets planifiés

 

    

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