Rapport Copernicus2021, année de désastres climatiques en Europe
L’Europe a vécu en 2021 une avalanche d’événements extrêmes qui soulignent la nécessité d’agir contre le réchauffement, souligne le rapport annuel sur le climat européen.

Pour l’instant, l’empreinte la plus claire du changement climatique en Europe est l’intensification des canicules.
Beat Mathys / Tamedia AGUn mois après la parution du nouveau rapport du GIEC, c’est au tour du service européen sur le changement climatique, Copernicus, de publier le 22 avril leurs constats. Indéniablement, l’Europe se réchauffe. «2021 a été une année d’extrêmes, avec notamment l’été le plus chaud en Europe, des canicules en Méditerranée, des inondations et un manque de vent, montrant que comprendre la météo et les extrêmes climatiques est de plus en plus important pour les secteurs clés de la société», a commenté dans un communiqué Carlo Buontempo, directeur de Copernicus.
Si l’année 2021, bien que marquée par un été record avec des températures estivales moyennes supérieures de 1 °C par rapport à la période 1991-2020, ne rentre pas dans le top 10 des années les plus chaudes sur le continent, elle a néanmoins vu s’enchaîner des épisodes climatiques extrêmement contrastés, souligne Copernicus.
Intensification des canicules
Le raccourci de «la désespérance»
Interviewé par publicsenat.fr, le climatologue Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut de recherches universitaires Pierre-Simon Laplace, souligne que «d’une manière plus générale, on peut dire que le pourtour méditerranéen concentre à lui seul l’essentiel des problèmes que le réchauffement climatique va poser au reste du monde». Il signale que «la baisse des vents pourrait poser des problèmes sur les ressources éoliennes». Quant à la «fonte des neiges dans les massifs, elle aura un impact sur le tourisme».
Il est également revenu sur la conclusion alarmante du GIEC indiquant «qu’il reste trois ans à l’humanité pour respecter l’objectif fixé par l’accord de Paris». Le scientifique estime qu’il «est un peu caricatural de dire qu’il ne nous reste que trois ans». Pour lui, «c’est un raccourci qui aboutit à une forme de désespérance». En réalité, il faudrait plutôt comprendre qu’il reste «trois années pour atteindre la fourchette haute de l’accord de Paris, sans avoir recours à de nouvelles formes d’ingénierie». Il cite notamment les technologies de recapture du C02 libéré dans l’atmosphère. «Plus on agit rapidement sur nos émissions, plus on aura de facilités pour contenir le réchauffement», conclut Robert Vautard.