LausanneMal à l’aise avec des «squatteurs», une Église ferme temporairement
Une poignée de sans-abris avaient pris leurs aises dans une église lausannoise, irritant des fidèles. Le lieu a été évacué et bouclé, avant qu’une décision soit prise, lundi soir.

Quelques sans-abri avaient trouvé refuge dans ce temple situé dans le quartier sous-gare.
OR
«Les églises doivent rester ouvertes à tous, mais un minimum de respect s’impose. Tu agirais ainsi dans une mosquée, on te foutrait dehors et on aurait raison!» peste Olivier*. Ce chrétien a l’habitude de prier au temple de Montriond. La semaine dernière, le Lausannois a trouvé là trois sans-abri maghrébins en train de manger ou de dormir sous des couvertures, «brisant le silence de leurs ronflements».
La situation se dégrade depuis le départ en congé maladie du concierge voilà trois mois. Ce dernier nous a confié avoir même trouvé un jour de l’urine dans l’église. La baisse des températures et le fait que les hébergements nocturnes d’urgence ferment vers 8 h n’arrangent rien. D’une personne au début, on est passé à trois lors du passage d’Olivier.
Temple évacué et fermé
Sur l’entrée du temple, une annonce de recherche d’emploi a été placardée alors qu’il est stipulé que c’est interdit. Son auteur nous avoue venir souvent se reposer et se restaurer là. «On a le droit de faire ça dans les mosquées», assène ce Marocain de 53 ans à qui il a pourtant déjà été rappelé que ce n’était pas le cas ici. Jean-Daniel Courvoisier, un des pasteurs concernés, confirme le problème sans en dire plus. Le sujet sera débattu au Conseil paroissial ce lundi soir.
Face à cette situation, la présidente du Conseil a fait évacuer et fermer le temple jeudi passé, «le temps de trouver une solution conforme à la charité chrétienne et au respect dû à ce lieu de culte qui ne peut être transformé en squat…» a précisé Marlyse Dormont.
Selon nos interlocuteurs, cette affaire n’a rien à voir avec l’occupation en 2014 de l’église lausannoise de Saint-Laurent par une cinquantaine d’activistes désireux de «soutenir les migrants».
* Prénom d’emprunt
Pas d’intervention policière avant un dépôt de plainte
Le temple de Montriond n’est pas n’importe quelle église. En mai 2012, des vandales s’y étaient introduits par effraction pour incendier la table de communion, une bible ancienne et des parements. La police de Lausanne est au courant de cette nouvelle affaire mais n’a rien fait encore. «C’est au propriétaire de signifier à ces personnes sa volonté qu’elles quittent les lieux. Si ce n’est pas respecté, il pourra faire appel à nous, voire porter plainte», rappelle Jean-Philippe Pittet, son chef communication.