CHUV: Un chef remplacé alors qu'une enquête a lieu dans son service

Publié

Accusations de harcèlementEn pleine enquête, un chef de service du CHUV remplacé

Le chef d'un service central du CHUV est absent et remplacé par une équipe temporaire, alors que l'hôpital fait face à des accusations de laxisme face au harcèlement.

En pleine tempête suite à des accusations de harcèlement récurrent au CHUV, des procédures se succèdent.

En pleine tempête suite à des accusations de harcèlement récurrent au CHUV, des procédures se succèdent.

Heidi Diaz/CHUV

En pleine tourmente après des accusations de harcèlement sexuel insuffisamment combattu au CHUV, lancée par une récente enquête de «Temps Présent», voilà une annonce qui ne passe pas inaperçue. Le chef d'un important service du CHUV est subitement absent, et une chefferie composée de deux médecins et deux infirmiers cadres prend le relai. Un dispositif sous la supervision d'un autre responsable du CHUV pour au moins six mois.

Un mail envoyé au sein du service en question annonce également la création d'une task-force pour accompagner la transition, et l'intervention d'un consultant externe pour «soutenir les équipes». Une «personne de confiance» a également été désignée.

Possibles mesures encore à venir

Si la rumeur fait état d'un licenciement avec effet immédiat, cet élément n'est pas confirmé par le CHUV. Celui-ci indique seulement que le responsable est «actuellement absent», et confirme le dispositif temporaire «afin de garantir un pilotage efficace et structuré. La mission de ce service est ainsi assurée.»

«Nous confirmons qu’il y a des investigations en cours dans ce service, à la suite de problèmes internes, répond le directeur des opérations ad interim du CHUV Gianni Saitta. Conformément à notre volonté de traiter les situations qui remontent du terrain, nous avons pris des mesures pour permettre à l’équipe de continuer à bien fonctionner. Nous ne pouvons pas commenter d’éventuelles décisions individuelles, mais nous sommes attentifs aux résultats des investigations en cours et prendrons les mesures nécessaires en fonction des conclusions.»

Une affichette dénonçant des cadres nommément a été scotchée sur la machine distribuant les blouses du personnel.

Une affichette dénonçant des cadres nommément a été scotchée sur la machine distribuant les blouses du personnel.

DR

«Ça bouge enfin»

Du côté de certains employés du CHUV, et notamment de femmes, le lien avec les accusations parues dans «Temps Présent» est évident. Cette mesure est donc un signal positif, «du moment que l'effet domino se poursuit, évoque l'une d'entre elles. Car il n'est pas le seul... C'est dommage qu'il faille l'intervention de la presse pour que quelque chose change, mais au moins ça bouge enfin.»

D'autres noms continuent de circuler, voire d'être affichés au beau milieu du CHUV: une feuille scotchée vendredi sur un distributeur de blouses traite en lettres capitales deux chefs de service de «harceleurs». «C'est affiché à un endroit où les patients ne le voient pas, mais les soignants, oui, témoigne une source. C'est un symbole fort je trouve, qui montre qu'on reste soudés avec professionnalisme.»

«Tolérance zéro», vraiment?

Depuis l'enquête de «Temps Présent» fin février, les révélations pleuvent, ainsi que les réactions politiques. Plusieurs cas de médecins haut placés faisant l'objet de signalement et peu inquiétés ont été rapportés par la RTS. «24 heures» révélait également le cas d'un cadre sanctionné par le passé pour des faits de sexisme, aujourd'hui considéré pour une promotion.

Le CHUV a depuis annoncé, entre autres, la création d'une cellule dédiée, et la possibilité d'enquêtes anonymes, ainsi que le renforcement de la formation des cadres. «Tolérance zéro» reste le mot d'ordre officiel. Insuffisant, aux yeux de l'élue PLR Elodie Golaz Grilli, qui a déposé un postulat largement co-signé au Grand conseil pour demander un audit de l'hôpital.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

Et pour les jeunes:

  • Ciao.ch (11-20 ans, réponse dans les 2 jours)

  • On t'écoute (18-25 ans, réponse dans les deux jours)

  • Pro Juventute: 147 (24/7)

  • Patouch: 0800 800 140

Ton opinion