Alain Chabat: «Je suis contre le mariage hétéro!»

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InterviewAlain Chabat: «Je suis contre le mariage hétéro!»

Alain Chabat ne passera pas sous le bistouri pour paraître plus jeune. Quant à l'amour, il le conçoit avec beaucoup de liberté.

par
Ludovic Jaccard

A l'affiche de la comédie «Les Gamins», dès le 17 avril au cinéma, l'acteur français de 54 ans incarne un père de famille qui pète les plombs. Fidèle à son humour légendaire, Alain Chabat nous parle de mariage, de son métier et du temps qui passe.

Pourquoi avoir accepté ce rôle de père de famille désabusé, en pleine crise de la cinquantaine?

J'ai accepté ce rôle d'abord parce que ce film m'a beaucoup fait rire. Il était bien écrit. Avec ce personnage, il était difficile de passer à côté d'une future possible rigolade. Je n'ai donc pas pu résister.

Était-ce un rôle de composition?

C'est un vrai film de science fiction pour moi! Je ne comprends pas du tout ce personnage. Je ne sais pas ce que c'est de péter un câble comme ça. Plus sérieusement, il est vrai qu'on a tous un moment dans sa vie où on peut avoir des crises. On se demande si on a fait les bons choix. Si notre vie devrait être complètement différente... C'était intéressant comme problématique.

Vous paraissez très complice avec Max Boublil. Vous êtes-vous reconnu en lui?

Non pas forcément, je ne pense pas que nous soyons pareils. Mais j'ai trouvé en lui un bon complice de blagues. C'est un mec que je trouve très attachant, très charmant. Je suis peut-être un peu moins maladroit que lui. J'aimerais bien faire de la musique comme lui, je ne suis pas musicien. Mais on se retrouve sur plein de trucs.

Il y a eu beaucoup de fous rires durant le tournage. Lequel vous a le plus marqué?

C'était lors d'un des premiers jours de tournage avec Max Boublil, Sandrine Kiberlain qui joue le rôle de ma femme et Mélanie Bernier qui incarne ma fille. On se retrouve tous les quatre à table. Dans la scène, ma fille vient nous présenter Max, son futur mari. C'est là aussi qu'on découvre le personnage de Sandrine Kiberlain qui est une femme qui ne finit jamais ses phrases. Je dois dire que c'était assez irrésistible et on a pris plusieurs fous rires. Mais ils devenaient carrément gênants au bout d'un moment, parce qu'Anthony, le réalisateur, ne pouvait plus travailler et c'était son premier film. En gros, il s'est retrouvé avec des comédiens professionnels qui lui plantaient sa journée de travail. Ce n'était pas très gentil de notre part! On a donc bien rigolé, mais il nous a bien recadrés aussi.

Votre personnage vit assez mal le fait de vieillir. Avez-vous aussi l'impression que le temps passe trop vite?

C'est bizarre le temps. Parfois, les minutes peuvent durer des heures. Par contre, le matin quand j'ai un rendez-vous, que je me réveille vers 7heures et que je dois me rendre à un endroit pour 8 heures, j'ai l'impression que le temps passe très vite. En ce qui concerne les années, je ne sais pas trop. En fait, je ne m'en rend pas vraiment compte. Je n'ai pas peur des années qui passent. Je n'aime juste pas quand j'ai des petites douleurs qui apparaissent d'un seul coup alors que je ne les avais pas avant. Par exemple, j'ai le coude qui me fait mal sans aucune raison. Alors je me dit que ça y est, c'est des trucs de vieux! Donc ça c'est énervant car j'ai toujours envie de faire du karaté. Quand je vais voir un film de Bruce Lee, je veux faire le Bruce Lee en sortant. Mais là du coup, c'est plutôt le Bruce Lent. (rires)

Que seriez-vous prêt à faire pour rester jeune et dynamique?

Eh ben ce que je fais: je me teins les cheveux, je me fais injecter du Botox, chirurgie esthétique, tout quoi! (rires) Non, en fait il n'y a rien à faire. Je mange du pain, je fume, j'essaye de faire des régimes de temps en temps... De toute façon c'est quoi l'autre option? On a l'âge qu'on a et puis on fait avec et c'est très bien.

Dans le film, vous conseillez au fiancé de votre fille de ne pas se marier. Que pensez-vous réellement du mariage?

Moi je suis contre le mariage hétéro! J'ai un vrai problème avec ça et je manifeste régulièrement contre ça (rires). Non, en réalité chacun fait comme il veut. Je trouve joli l'idée de s'engager. Je ne suis pas marié, mais je pense que l'essentiel c'est d'être bien dans son couple ou dans son trio si on vit à trois ou même plus. Je suis content si le gens sont heureux.

Et que pensez-vous de la polémique autour du mariage pour tous, en France?

C'est hallucinant que cela soit un débat surtout. Tu te dis qu'on est donc à la préhistoire. C'est-à-dire qu'on est sérieusement en train de parler de ça. C'est ça qui m'hallucine! Je ne sais même pas où est le débat en fait.

Votre fille, Louise, a participé au film...

Oui elle a un petit rôle, mais je n'étais pas au courant. Je l'ai su tard, même après qu'elle ait tourné sa scène. Louise fait ce métier-là. Mais elle le fait dans son coin avec les avantages mais aussi les inconvénients de porter mon nom. Je suis très fier d'elle.

L'encouragez-vous dans cette voie professionnelle?

Oui, je pousse mes enfants à faire un métier qui les passionne et dans lequel ils vont s'épanouir, parce que ça veut dire qu'ils le feront bien et avec amour. Donc, oui je les encourage, même si je sais que c'est un métier compliqué. Il y a énormément de demandes et peu d'offres. Mais je trouve que ma fille est très douée et qu'elle a ça dans le sang depuis qu'elle est petite. Donc j'espère qu'elle va surtout s'éclater à faire ce métier.

Si vous n'aviez pas été acteur, qu'auriez-vous fait?

Sportif de haut niveau ou dessinateur de bandes dessinées. Ou sinon j'aurais écrit des petites histoires, des livres pour enfants. J'aurais bossé de toute façon pour gagner ma vie. Il y a plein de boulots cool à faire. Mais je me sens très privilégié dans mon métier d'acteur.

Regardez des extraits du tournage du film «Les Gamins»:

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